Réunis dans les Rocheuses canadiennes, les dirigeants du G7 tentent d’adopter une position commune sur la guerre entre Israël et l’Iran, alors que le conflit entre dans son quatrième jour. Si plusieurs chefs d’État plaident pour une désescalade et réaffirment le droit d’Israël à se défendre, les divergences demeurent, notamment du côté du président américain Donald Trump, dont la position fluctuante complique la recherche d’un consensus.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer affirme percevoir un « consensus » en faveur de l’apaisement. Son homologue allemand Friedrich Merz évoque un projet de communiqué commun qui réitérera l’opposition des membres du G7 à la possession par l’Iran de matériel pouvant mener à l’arme nucléaire. Il y sera également affirmé le droit d’Israël à assurer sa sécurité. Mais cette ligne reste fragile : Trump, lui, refuse de condamner clairement les opérations israéliennes et souffle le chaud et le froid sur une éventuelle relance du dialogue avec Téhéran.
Le sommet, initialement axé sur les questions économiques et climatiques, a été rattrapé par l’actualité. Interrogé par la presse, Trump a multiplié les déclarations contradictoires. D’un côté, il martèle que l’Iran doit « trouver un accord immédiatement », tout en assurant qu’un compromis est « en vue ». De l’autre, il se félicite des avancées israéliennes sur le terrain, affirmant que « cela se passe très bien pour Israël », minimisant ainsi la gravité du conflit.
Alors que les Européens espèrent orienter Trump vers une pression accrue sur l’Iran, notamment par des sanctions supplémentaires via Moscou, le président américain surprend en se disant ouvert à une médiation de Vladimir Poutine, pourtant allié stratégique de Téhéran. Emmanuel Macron rejette cette idée, dénonçant implicitement un rapprochement américano-russe qui affaiblirait la position occidentale face à l’Iran, mais aussi sur le front ukrainien.
La guerre en Ukraine, autre dossier brûlant, se voit reléguée à l’arrière-plan malgré les appels de Volodymyr Zelensky, qui souhaite discuter de l’achat d’armes américaines avec Trump. Les dirigeants du G7, conscients des dissensions, renoncent à publier une longue déclaration finale. À la place, ils envisagent de se limiter à des engagements « courts et concrets », une manière de sauver les apparences sans masquer les divisions profondes qui traversent le groupe.