Le corps de l’ancien président zambien Edgar Lungu, décédé en Afrique du Sud début juin, sera rapatrié ce mercredi à Lusaka. Une série de cérémonies officielles, mêlant hommages militaires et recueillement populaire, sont prévues jusqu’aux funérailles nationales du 22 juin.
C’est à 14h, heure locale, que l’avion transportant la dépouille de l’ancien chef de l’État est attendu à l’aéroport international Kenneth Kaunda. Les Forces de défense zambiennes lui rendront les honneurs militaires, marquant ainsi la reconnaissance de la nation pour ses années à la tête du pays. Après cette première étape protocolaire, le corps sera conduit à sa résidence privée de New Kasama, où un premier temps de recueillement est prévu.
À partir de jeudi, et jusqu’à samedi, la population pourra venir saluer la mémoire de l’ex-président au Centre international de conférences de Mulungushi. L’exposition du corps sera ouverte de 9h à 16h. Une veillée qui s’annonce très suivie, tant Lungu a marqué la scène politique zambienne, entre réformes économiques contestées et posture autoritaire.
Edgar Lungu, au pouvoir de 2015 à 2021, était une figure centrale du Parti du front patriotique (PF). Son mandat a été marqué par une gestion controversée de l’économie, une dérive autoritaire signalée par les ONG, mais aussi une forte polarisation du débat public. Son départ du pouvoir en 2021, après une défaite face à Hakainde Hichilema, avait mis fin à un cycle politique tendu. Sa mort en exil médical en Afrique du Sud soulève aujourd’hui autant d’émotion que de réflexions sur son héritage.
Le gouvernement zambien a désigné le Belvedere Lodge comme lieu officiel des obsèques. Des chefs d’État, anciens dirigeants africains, diplomates et responsables régionaux sont attendus à Lusaka pour la cérémonie. Le ministère sud-africain des Relations internationales a indiqué qu’un dernier hommage sera rendu à l’aéroport Lanseria de Johannesburg avant le départ du corps, soulignant les liens forts entre les deux pays.
Au-delà de la perte d’un ancien président, c’est toute une génération de Zambiens qui tourne une page. Si les avis divergent sur son bilan, Lungu incarne pour beaucoup une période de transition complexe, marquée par des ambitions de développement économique et des tensions démocratiques. Sa mort pourrait raviver les débats sur l’avenir du PF, aujourd’hui en quête de repères, et sur le rôle des anciens chefs d’État dans la mémoire collective zambienne.