Le Ghana a accueilli, le jeudi 26 juin, le roi Mswati III d’Eswatini à Accra dans le cadre d’une visite d’État destinée à renforcer les relations bilatérales entre les deux pays. À l’issue de discussions officielles, les deux chefs d’État ont signé un protocole d’accord instituant une Commission mixte permanente de coopération, censée servir de cadre pour des échanges renforcés dans des secteurs clés comme l’éducation, la culture, le commerce et la gouvernance.
Le président ghanéen John Dramani Mahama, accompagné de sa vice-présidente Naana Jane Opoku-Agyemang, a salué personnellement le souverain eswatinien et son épouse lors d’une cérémonie officielle ponctuée de chants et danses traditionnels. Le point central de cette visite a été la création d’une Commission bilatérale de coopération, destinée à institutionnaliser les relations entre Accra et Mbabane. L’accord témoigne d’une volonté partagée d’explorer des domaines de convergence dans un esprit de partenariat mutuel.
Cette rencontre s’inscrit dans une logique plus large de renforcement de la coopération Sud-Sud en Afrique. Le président Mahama a souligné l’héritage de Kwame Nkrumah et le rôle historique du Ghana dans la quête d’unité continentale. Il a également mis en avant l’importance stratégique de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), dont le Ghana fut l’un des premiers signataires, pour stimuler les échanges économiques entre pays africains.
En évoquant les potentialités de la ZLECAf, le chef de l’État ghanéen a exprimé l’espoir que cette visite ouvre la voie à des partenariats concrets, notamment dans les secteurs productifs et culturels. Pour les deux pays, cette dynamique diplomatique représente une opportunité d’ancrer leur coopération dans les mécanismes continentaux existants et d’en faire un levier de développement commun.
Au-delà du cadre institutionnel, la visite du roi Mswati III comprend également une dimension culturelle. Le souverain eswatinien se rendra au Royaume d’Asante pour y rencontrer l’Asantehene Otumfuo Osei Tutu II, qu’il a qualifié de « frère ». Cette démarche illustre un intérêt croissant pour les échanges entre autorités traditionnelles, perçues comme des vecteurs essentiels d’une intégration culturelle panafricaine enracinée dans les réalités locales.
Si la création d’une Commission mixte est un signal diplomatique fort, son efficacité dépendra de la capacité des deux pays à transformer les intentions politiques en projets concrets. Le Ghana, plus structuré économiquement, pourrait jouer un rôle de mentor technique pour l’Eswatini. Mais sans financement ciblé ni feuille de route claire, ce rapprochement pourrait rester symbolique. Le suivi des engagements, en lien avec les priorités définies dans le cadre de la ZLECAf, sera déterminant.