Angélique Kidjo, icône béninoise de la musique, inscrira son nom sur le légendaire Walk of Fame d’Hollywood en 2026. Elle devient la première chanteuse africaine à recevoir cette distinction, consacrant ainsi une carrière internationale de plus de quarante ans. Une reconnaissance inattendue pour l’artiste, aujourd’hui installée entre la France et les États-Unis.
L’annonce a pris de court la chanteuse, qui ignorait même l’existence du comité en charge des nominations. « Pourquoi moi en fait ? » s’interroge-t-elle avec humilité, évoquant sa dernière visite à Los Angeles, où elle admirait les étoiles de figures comme James Brown ou Yul Brynner. Pour elle, cette distinction est un hommage au pouvoir de la musique et à ceux qui, comme elle, ont marqué des générations.
Née à Cotonou, Angélique Kidjo vit à cheval entre l’Europe et les États-Unis depuis 1998. Elle rejoint un cercle restreint de personnalités africaines honorées à Hollywood, parmi lesquelles l’actrice kényane Lupita Nyong’o ou la Sud-Africaine Charlize Theron. Lauréate de cinq Grammy Awards, elle a toujours défendu l’influence de la culture africaine sur les musiques du monde, s’opposant notamment au terme « World Music », qu’elle juge réducteur et stigmatisant.
Pour Kidjo, cette étoile ne marque pas une fin mais une ouverture. « Ce n’est que le début », affirme-t-elle, confiante dans le fait que d’autres artistes du continent suivront. Elle rappelle les années de lutte pour faire évoluer les catégories musicales dans les grandes institutions comme les Grammy Awards, afin de rendre justice à la richesse des créations issues d’Afrique.
La distinction intervient alors qu’elle vient de conclure une tournée internationale célébrant ses quarante ans de scène. Sélectionnée parmi 35 autres personnalités du monde du spectacle, elle ne sait pas encore où son étoile sera posée sur le célèbre boulevard. L’acteur Willem Dafoe, déjà honoré, lui a exprimé le souhait d’en être le voisin. « Ce n’est pas moi qui décide », plaisante la chanteuse.
La Chambre de commerce de Hollywood n’a pas encore communiqué les dates officielles de pose des nouvelles étoiles. Mais cette décision consacre, au-delà de la personne d’Angélique Kidjo, l’influence grandissante des artistes africains dans les industries culturelles mondiales. L’étoile incrustée sur le trottoir californien est aussi un jalon de plus dans la lente reconnaissance de la place centrale de l’Afrique dans la musique planétaire.