RFI Avec notre correspondante à Moscou, Anissa El Jabri
C’est un sujet très sensible dans l’opinion publique russe : l’envoi de conscrits sur les théâtres de conflit. Vladimir Poutine s’était d’ailleurs, début mars, personnellement engagé à ce que ce ne soit pas le cas. La Russie vient d’annoncer que plusieurs centaines d’entre eux ont, en réalité, tout de même été envoyés dans le cadre de « l’opération spéciale » comme dit le Kremlin, mais en expliquant aussi que les responsables seront punis.
C’est un procureur militaire qui a fait l’annonce, environ 600 conscrits ont été envoyés en Ukraine, mais presque tous ont d’ores et déjà été rapatriés, affirme-t-il. Presque tous, sauf un certain nombre d’entre eux dont le chiffre n’a pas été communiqué. Il s’agirait de conscrits russes qui ont été faits prisonniers.
Les responsables de leur enrôlement ont été identifiés, assurent les autorités. Une douzaine d’officiers en cause ont tous été sanctionnés, a assuré le procureur. « Il y a eu une réaction de notre part à chaque violation de la règle », a-t-il dit en substance.
Le porte-parole de la présidence l’a rappelé ce mardi avant le début de « l’opération spéciale », comme dit le Kremlin, « tous les commandants des unités des Forces armées ont été informés de l’ordre du président d’exclure catégoriquement toute utilisation de conscrits ». Le ministère russe de la Défense a déclaré, le 2 mars, qu’aucun conscrit ne participait à « l’opération spéciale » en Ukraine. Le président russe Vladimir Poutine a fait une déclaration similaire le 8 mars.
Il y a deux semaines, le Parlement russe a aboli la limite d’âge pour s’engager dans l’armée. Une manière, a dit un député, « d’attirer des experts de spécialités recherchées ». L’âge limite passe de 40 ans à l’âge légal de la retraite qui est fixé actuellement à 61,5 ans pour les hommes.