Le samedi 16 août, plusieurs organisations de la société civile togolaise ont lancé l’opération baptisée « Togo mort ». Cette action de désobéissance civile visait à dénoncer l’interdiction répétée de manifestations pacifiques par les autorités. Elle s’est traduite par un appel à la fermeture des commerces, à l’arrêt des activités et à l’adoption d’un silence symbolique à travers le pays.
Selon les organisateurs, cette journée devait marquer un coup d’arrêt face aux refus systématiques des autorités d’autoriser les rassemblements. David Dosseh, représentant du Front citoyen Togo Debout, a expliqué que l’objectif était de rappeler que le droit de manifester pacifiquement constitue une liberté fondamentale et non une faveur concédée par l’État. En multipliant les refus, le pouvoir, accusent-ils, cherche à réduire l’espace d’expression citoyenne.
Depuis plusieurs années, les mobilisations populaires sont strictement encadrées au Togo, où la contestation politique est perçue comme une menace pour la stabilité du régime. Les interdictions de marches et de sit-in sont devenues récurrentes, renforçant l’image d’un pouvoir méfiant vis-à-vis de toute initiative citoyenne. Les associations rappellent que ces restrictions ne font qu’alimenter la méfiance et accentuer la fracture entre les gouvernants et une partie de la population.
Face au blocage actuel, les organisations citoyennes annoncent d’autres actions, susceptibles de prendre la forme de campagnes de sensibilisation ou de nouvelles journées de protestation. Leur objectif est de contraindre les autorités à dialoguer et à respecter les droits constitutionnels. Mais l’issue demeure incertaine, tant le gouvernement reste ferme dans sa volonté de limiter les mobilisations de rue.
Cette initiative, si elle n’a pas paralysé totalement les activités du pays, envoie néanmoins un message clair : une partie de la société civile refuse de se résigner. La répétition de ce type d’actions pourrait fragiliser davantage la légitimité du pouvoir et accentuer la pression internationale sur le respect des libertés publiques. Pour les observateurs, le bras de fer entre autorités et organisations citoyennes pourrait s’installer dans la durée.