Les forces armées somaliennes ont annoncé avoir tué Hussein Moallim Hassan, l’un des principaux commandants d’Al-Shabaab, au cours d’une opération menée dans la région de Bakool. Selon le ministère de la Défense, cette action ciblée visait l’un des hommes les plus recherchés de l’organisation islamiste.
Hassan occupait depuis plus de quinze ans une position stratégique au sein du groupe. Il aurait été impliqué dans la planification et la supervision de nombreuses attaques dans le centre et le sud de la Somalie, régions où Al-Shabaab conserve une forte capacité de nuisance malgré la pression militaire et internationale.
L’annonce de sa mort s’inscrit dans un contexte de lutte acharnée entre le gouvernement somalien, soutenu par des partenaires internationaux, et Al-Shabaab, qui mène une insurrection depuis 2007. Malgré les offensives successives, le groupe lié à Al-Qaïda a réussi à maintenir des bastions dans des zones rurales et à mener régulièrement des attentats, y compris dans la capitale Mogadiscio.
L’élimination d’un chef de ce rang pourrait temporairement désorganiser la chaîne de commandement d’Al-Shabaab. Mais les précédents montrent que le groupe a souvent su remplacer rapidement ses cadres. Pour le gouvernement somalien, il s’agit autant d’un succès militaire que d’un message politique destiné à démontrer sa capacité à affaiblir durablement ses adversaires.
Les analystes restent prudents quant à l’effet réel de cette opération. Si la disparition de Hassan prive Al-Shabaab d’un stratège expérimenté, l’organisation a déjà prouvé sa résilience. La véritable épreuve consistera pour Mogadiscio à consolider son autorité sur les zones reprises et à maintenir une présence étatique capable de dissuader le retour des insurgés.
Au-delà de cette victoire ponctuelle, la guerre contre Al-Shabaab demeure une épreuve prolongée pour la Somalie. L’efficacité des forces locales dépendra de leur capacité à combiner pression militaire, coopération régionale et offre politique crédible aux populations. La mort d’Hussein Moallim Hassan marque une étape, mais non une rupture décisive, dans un conflit qui s’étire depuis près de deux décennies.