Mathew Antonio Patrick Herminie a officiellement prêté serment dimanche 26 octobre au stade de l’Unité, devenant le sixième président de la République des Seychelles. Sa victoire, acquise au second tour de la présidentielle avec 52,7 % des voix, marque le retour du parti United Seychelles (US) à la tête du pays, cinq ans après sa défaite de 2020 face à Wavel Ramkalawan. La cérémonie, rassemblant citoyens et dignitaires étrangers, s’est déroulée dans une atmosphère solennelle et apaisée, symbolisant la maturité démocratique de l’archipel.
Le scrutin, organisé les 9, 10 et 11 octobre, s’est soldé par une participation remarquable : 66 819 votants sur 77 045 inscrits, avec un taux de validité de 97,6 %. À l’annonce des résultats, Wavel Ramkalawan a reconnu sans contestation sa défaite, saluant « la volonté du peuple » et appelant à « l’unité nationale et à l’amour du pays ». Cette attitude a contribué à maintenir l’image de stabilité politique des Seychelles, souvent citées en exemple dans la région pour leurs transitions pacifiques.
Dans son dernier discours officiel, le président sortant a mis en avant les acquis de son mandat : une hausse des réserves nationales de 559 à 891 millions de dollars, une réduction de la dette publique de 80,2 % à 54,5 % du PIB, et des recettes touristiques atteignant 803 millions de dollars sur les neuf premiers mois de 2025. Des indicateurs salués par les observateurs, qui rappellent toutefois les défis persistants de diversification économique et de résilience face aux crises mondiales.
Le nouveau chef de l’État a promis de poursuivre « le chemin du progrès social et de la cohésion nationale ». Son programme met l’accent sur la justice sociale, le développement durable et le renforcement du secteur public, tout en consolidant la place du pays sur la scène régionale. Le retour du United Seychelles, formation historiquement dominante avant 2020, soulève néanmoins des attentes élevées, notamment parmi les jeunes et les classes moyennes qui aspirent à plus d’opportunités et de transparence.
L’investiture de Mathew Herminie, en présence du juge en chef Rony Govinden et de l’ancien président Ramkalawan, a illustré la continuité institutionnelle d’un pays souvent présenté comme un modèle de stabilité en Afrique. Dans un contexte où plusieurs nations du continent peinent à garantir des transitions apaisées, les Seychelles confirment leur singularité : celle d’une démocratie insulaire où le vote reste la voie légitime du changement.



