Sommet de Luanda : 18 milliards de dollars pour les infrastructures africaines, une nouvelle ère financière
Déficit d’infrastructures en Afrique : le Sommet de Luanda lance un plan de financement historique
Afrique : 18 milliards de dollars engagés pour accélérer l’intégration continentale
Le Sommet sur le financement des infrastructures en Afrique, qui s’est achevé à Luanda, a abouti à un engagement sans précédent de 18 milliards de dollars de la part d’investisseurs. Cette enveloppe colossale est destinée à financer 38 projets d’infrastructures continentales considérés comme bancables, ainsi que 11 projets du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA). Cet engagement marque une étape cruciale dans la matérialisation des ambitions de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Cette manne financière sera principalement injectée dans des corridors économiques intégrés, considérés comme les artères du commerce intra-africain. Les secteurs prioritaires identifiés sont les transports (25 milliards de dollars d’opportunités discutées), l’énergie (15 milliards), la sécurité hydrique (2,7 milliards) et les infrastructures numériques (1,2 milliard). Le sommet a acté une approche structurante : la transformation des politiques de financement pour combler le déficit chronique de projets préparés et prêts à attirer les investissements de grande envergure.
Cette mobilisation intervient dans un contexte où le continent africain est confronté à un déficit d’infrastructures estimé entre 130 et 170 milliards de dollars d’investissements annuels. Malgré des progrès, le manque de projets suffisamment préparés en phase amont a longtemps freiné les investissements, créant une “défaillance de marché”. Le PIDA, feuille de route de l’Union Africaine (UA) depuis 2012, peine à concrétiser sa vision en raison de ce goulet d’étranglement financier et technique.
La déclaration de Luanda ne se limite pas à des engagements financiers. Elle esquisse une feuille de route opérationnelle avec des échéances précises. Un plan d’accélération pour 13 projets prioritaires sera présenté au Forum sur l’investissement en Afrique en décembre 2025. Une stratégie capital unifiée devra être endossée par les chefs d’État en février 2026. L’objectif est de transformer l’essai en créant un pipeline continu de projets viables, condition sine qua non pour attirer durablement les capitaux privés et institutionnels.
Le sommet a acté un changement de paradigme en poussant les États à mobiliser l’épargne continentale via l’Agenda des 5%. Cette initiative vise à inciter les fonds de pension et les assureurs africains à allouer 5% de leurs actifs aux infrastructures locales. Parallèlement, les banques multilatérales de développement sont invitées à assouplir leurs conditions de financement et à explorer des mécanismes innovants, comme le recyclage des Droits de Tirage Spéciaux, pour dégager de l’espace budgétaire.
Pour garantir la traduction des promesses en réalisations, l’Agence de développement de l’UA (AUDA-NEPAD) a annoncé la création d’un comité de suivi du PIDA. Ce dernier instaurera un système de redevabilité par les pairs. L’initiative des champions présidentiels des infrastructures sera également revitalisée pour résoudre les blocages politiques transfrontaliers, un obstacle récurrent à la concrétisation des grands projets d’intégration régionale.

 
  
  
  

