Alors que la situation en Haïti se dégrade avec la prolifération des gangs dans le pays, le patron de l’ONU António Guterres, a exhorté dimanche la communauté internationale à y envoyer une « force d’action rapide ».
Dans le but de reprendre le contrôle de Port-au-Prince aux gangs armés qui dominent parties de la capitale haïtienne et bloquent l’approvisionnement en carburant et autres biens de première nécessité, le Secrétaire général des Nations Unies a suggéré qu’on devrait mener une opération militaire et policière spéciale dans le pays. Il a souligné que l’opération serait prise en charge par un État membre qui l’exécuterait seul ou avec le soutien d’autres nations, selon une lettre envoyée au Conseil de sécurité de l’ONU.
«La force soutiendrait en particulier la PNH (Police nationale d’Haïti) principalement dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince pour assurer la libre circulation de l’eau, du carburant, de la nourriture et des fournitures médicales des principaux ports et aéroports aux communautés et aux soins de santé installations », indique la lettre.
À cette fin, António Guterres propose que ces troupes étrangères soutiennent la police haïtienne dans ses efforts pour « éliminer la menace posée par les gangs armés et fournir une protection immédiate aux infrastructures et services essentiels ». Le gouvernement haïtien a demandé cette semaine une assistance militaire pour faire face à la crise humanitaire dans le pays, où des groupes armés se sont renforcés dans les zones de Port-au-Prince et ont bloqué le principal terminal pétrolier.
L’ONU a eu des casques bleus en Haïti entre 2004 et 2017, une présence qui a été remplacée par une opération policière qui a duré deux ans puis par une mission politique et consultative auprès des institutions, présente aujourd’hui.
Le Conseil de sécurité a demandé à Guterres il y a des mois de présenter des options pour renforcer le soutien à Haïti en termes de sécurité, mais la situation dans le pays s’est rapidement détériorée ces dernières semaines et une épidémie de choléra a également été détectée. On craint que cela ne se propage très rapidement compte tenu de la crise actuelle.
En parallèle, les États membres de la plus haute instance décisionnelle de l’ONU envisagent des mesures pour répondre à la violence, y compris d’éventuelles sanctions contre les chefs des gangs armés et l’imposition d’un embargo interdisant la vente d’armes à ces groupes.
Modeste Dossou