En Algérie, arrestation de seize personnes mises en cause dans le cadre d’un présumé « réseau criminel visant à attenter aux institutions », selon la Direction générale de la sureté de l’État. Ces personnes collaboreraient, selon les autorités, avec le site internet « Algérie Part » dirigé par le journaliste Abdou Semmar, exilé en France, depuis 2019.
Abdou Semmar, journaliste et défenseur des droits humains, avait diffusé plusieurs rapports sur les abus et la corruption en Algérie. Il avait fini par quitter le pays. Les seize détenus sont accusés d’avoir publié « des fake news » et d’avoir divulgué « des rapports administratifs à la solde d’agendas étrangers ».
Des aveux filmés de ces seize présumés accusés ont été diffusés, vendredi 6 janvier, à la télévision nationale algérienne. Ils sont soupçonnés d’avoir fourni des informations ou des documents à Abdou Semmar moyennant des sommes d’argent.
Les autorités algériennes accusent des partis étrangers « hostiles et ciblant les intérêts algériens » de financer « Algérie Part ». Alger indique également qu’Abdou Semmar aurait fait appel à des fonctionnaires, occupant des postes sensibles, pour qu’ils lui fournissent des rapports « falsifiés », selon les autorités.
Ce journaliste, exilé en France, a été condamné, en octobre 2020, à la peine capitale dans son pays. Selon le dossier juridique, il est accusé d’avoir diffusé des informations « secrètes et stratégiques », sur Sonatrach, la société nationale d’hydrocarbure.
De leur côté, des proches d’« Algérie Part » accusent les autorités algériennes de vouloir couper ce site en ligne de ses sources et de vouloir faire peur à toute personne qui pourrait lui délivrer des informations.
rfi