Le sélectionneur de l’équipe locale d’Algérie, Madjid Bougherra, a qualifié son équipe en finale du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) et rêve d’offrir le trophée au pays. Une belle consécration en perspective, mais surtout une étape dans le parcours de l’ex-capitaine des Fennecs qui ambitionne, à long terme, de prendre la sélection A dirigée par son mentor Djamel Belmadi.
Une ascension programmée ou un destin tout tracé. Ceux qui connaissent ou qui ont suivi la carrière de Madjid Bougherra en équipe d’Algérie, ne sont point surpris de voir le joueur troquer le maillot des Fennecs pour le survêtement de sélectionneur de l’équipe A’ aujourd’hui. Joueur, le natif de Dijon a incarné, pendant de longues années, la grinta, le sens du devoir et du patriotisme façon algérienne. Il a ainsi très tôt répondu aux sollicitations de la Fédération algérienne, à 21 ans en équipe espoir, avant de devenir cadre et capitaine de la sélection durant ses 11 ans et 70 capes chez les Fennecs.
Le retrouver à la tête de l’équipe nationale locale est tout sauf un hasard. « C’est un enfant de l’équipe nationale, c’est un enfant de la Fédération, c’est un enfant de l’Algérie, estime au micro de RFI, en parlant de Madjid Bougherra, Djahid Zefizef, le président de la Fédération algérienne de football. Il est plein d’engouement, plein de disponibilité. Cela fait très longtemps qu’on a développé une complicité, quand il était joueur d’abord, et maintenant qu’il est devenu entraîneur. Il fait du bon travail. Il a beaucoup d’avenir avec son pays et la Fédération. »
En mission CHAN
La voie était dont toute tracée pour l’ex-colosse (1,90 m, 90 kg) de la défense centrale de l’Algérie qui, sitôt les crampons rangés en 2017, a passé ses diplômes d’entraîneur. Il commence ainsi à humer l’air de la sélection en tant que conseiller de Georges Leekens, le sélectionneur des Fennecs à l’époque. « Mon objectif est de permettre une bonne relation entre le coach et les joueurs dont je suis très proche », confiait-il au micro de RFI à la veille de la CAN 2017.
Depuis, le meilleur joueur algérien des années 2009 et 2010 a gravi les échelons avant de s’installer à la tête de l’équipe A’ pour le CHAN. « C’est un entraîneur qui est très proche de ses joueurs, il nous parle beaucoup de l’expérience qu’il a eue au niveau international ou en club. Il sait de quoi il parle », témoigne aujourd’hui le gardien titulaire de l’équipe locale, Alexis Guendouz.
Pour cette compétition, Madjid Bougherra est en mission. Celle de faire oublier aux supporters une année 2022 douloureuse, marquée par l’élimination au premier tour de la CAN et une non-participation au Mondial.
Le parcours parfait des Verts sous l’égide de Madjid Bougherra :
5 matchs
5 victoires
5 clean-sheets
9 buts inscrits
Ce samedi, le héros de la qualification au Mondial 2014, buteur décisif face au Burkina lors de dernière journée des éliminatoires, a l’opportunité de voler la vedette au sélectionneur national, Djamel Belmadi, « statufié » depuis la victoire à la CAN en 2019.
Une victoire serait assurément un premier pas vers la succession de celui qui a été son entraîneur en club (Lekhwiya, Qatar), qui lui a donné sa chance à Al-Duhai en lui confiant l’équipe des moins 23 ans, et qui l’a cornaqué pour prendre la sélection olympique avant celle des A’.
Madjid Bougharra ne nie pas cette ambition, mais la repousse à plus tard. « Que ce soit Djamel Belmadi ou moi, on donne tout pour avancer, lâche-t-il en conférence de presse après la demi-finale Algérie-Niger (5-0). Pour les A, Belmadi a des objectifs pour 2026, moi, il faut m’oublier pour 4 ou 5 ans, j’ai encore besoin d’apprendre, je n’ai que six ans d’expérience. »