À huit mois de l’échéance, les moyens dont disposent la Céni pour mener à bien ces scrutins inquiètent certains partis.
Si la Céni estime qu’il lui faut plus de 140 milliards d’ariary, soit environ 30 millions d’euros pour organiser la présidentielle, elle ne dispose, pour l’heure, que d’un peu moins du tiers. Un financement insuffisant qui pourrait remettre en cause la crédibilité de l’élection, considère Eléonore Johasy députée, coordonnatrice du parti Tsara Tahafina et membre de la plateforme C Lera qui regroupe, notamment, des partis politiques et des membres de la société civile.
« On est en droit de se poser des questions sur la qualité du processus électoral dans son ensemble. Est-ce que les préparatifs vont être à la hauteur des attentes ? Est-ce qu’il ne va pas y avoir des aspects qui vont être négligés du fait de l’insuffisance du financement, notamment des aspects logistiques ? C’était un rendez-vous qui était connu de longue date et nous avons le sentiment que les préparatifs ne sont pas à la hauteur de l’importance de ce rendez-vous. Nous tenons à ce que ces élections soient véritablement inclusives et que les préparatifs soient de bonne facture de sorte que lorsqu’elles se tiendront, le résultat ne fera pas l’objet de conflit. »
« Il y aura un financement adéquat »
Le montant de 45 milliards d’ariary inscrit dans la loi de finances initiale n’est pas définitif, affirme le président de la Commission électorale nationale indépendante, Dama Arsène Andrianarisedo.
« C’est une somme pour démarrer le processus. Il y aura un dialogue avec le gouvernement pour compléter éventuellement le “gap” [fossé, NDLR]. Le gouvernement a son point de vue et la Céni le sien. Donc nous devons discuter pour trouver un consensus. Mais nous sommes ouverts à toutes discussions. Nous n’avons pas exclu la collaboration avec les bailleurs. (…) Actuellement, il y a déjà des acquisitions de matériels.(…) Je réitère qu’il y aura un financement adéquat pour mener à bien cette élection. La date a déjà été fixée. Il y a eu des polémiques comme quoi il n’y aura pas d’élection à Madagascar pour cette année 2023. Donc là, c’est arrêté. »
La Commission électorale nationale indépendante a proposé les 9 novembre et 20 décembre pour les deux tours de l’élection. Des dates soumises pour avis à la Haute Cour constitutionnelle et qui doivent être validées par le gouvernement. Les dates des élections communales qui doivent aussi se tenir cette année n’ont elles pas été annoncées. La Céni indique qu’elle fera sa proposition une fois que le calendrier de la présidentielle aura été validé par le gouvernement .