Le président kényan a annoncé lundi 13 février le déploiement de troupes dans le nord du pays frappé par la sécheresse et l’insécurité. Ces six derniers mois, plus de 100 civils et 16 policiers ont été tués dans le nord de la vallée du Rift.
Depuis six mois, les actes de banditisme contre les civils et contre la police se multiplient dans le nord de la vallée du Rift. Ils sont alimentés par des rivalités ethniques anciennes et aggravées par la sécheresse qui frappe la Corne de l’Afrique. Le gouvernement considère qu’il s’agit d’une « urgence nationale ».
Les chiffres révélés lundi par le ministre kényan de l’Intérieur Kithure Kindiki sont édifiants : en six mois « plus de 100 civils et 16 policiers ont été tués au cours d’attaques armées, dans la vallée du Rift Nord ». La dernière de ces attaques remonte au 12 février au soir. Selon la presse kényane, une future enseignante a été violée par des bandits armés à Kainuk, dans le sud du Turkana.
Quelques jours plus tôt, non-loin de là, quatre policiers avaient perdu la vie dans une embuscade, douze autres personnes blessées par balles ont été hospitalisées. « Les gangs ont intensifié leurs actes de terreur à l’encontre d’innocents Kényans et des forces de l’ordre », allant jusqu’à « incendier des écoles », déplore dans un communiqué le ministre de l’Intérieur.
Dimanche, au cours d’une messe à Nakuru, le chef de l’État a promis de durcir le ton contre les auteurs de ces attaques. « Nous les traiterons sans pitié », a déclaré William Ruto, avant de demander à son ministre de quitter Nairobi pour aller vivre dans la vallée du Rift Nord « jusqu’à ce que les citoyens kényans cessent d’y perdre la vie ».
Aucune précision n’a été donnée sur le nombre de soldats qui seront déployés. En 2017 déjà, le président d’alors Uhuru Kenyatta avait déployé l’armée dans cette région après de violents affrontements, mais sans mettre fin durablement aux cycles de violences qui y sont récurrents.