À l’approche de l’élection présidentielle camerounaise prévue dans vingt mois, Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale, lance un appel pressant pour la libération des prisonniers d’opinion. Cette demande met en lumière le cas des 41 militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, ainsi que d’autres figures emblématiques comme Marafa Hamidou Yaya, ancien secrétaire général de la présidence camerounaise, en détention depuis douze ans.
L’assassinat du journaliste Martinez Zogo il y a un an et le manque de transparence dans l’enquête qui a suivi soulignent l’importance d’une justice impartiale et efficace. Maximilienne Ngo Mbe exprime sa préoccupation quant à l’incapacité actuelle du système judiciaire à apporter des réponses claires et justes, non seulement dans le cas de Zogo mais aussi dans celui d’autres victimes comme le journaliste Samuel Wazizi.
Ces appels interviennent dans un contexte marqué par une répression croissante contre les voix dissidentes au Cameroun, illustrée par l’arrestation de plusieurs hauts fonctionnaires et militants d’opposition. L’opération anticorruption “Épervier” et les procédures judiciaires contestées contre des figures telles qu’Amadou Vamoulké témoignent d’un climat de gouvernance marqué par la controverse et l’accusation.
La demande d’intervention de figures internationales comme l’ancien président français François Hollande pour la libération de Marafa Hamidou Yaya souligne l’urgence et l’importance de réformes judiciaires et politiques au Cameroun. La perspective d’élections en 2025 place le gouvernement face à la nécessité de rétablir la confiance publique en libérant les prisonniers d’opinion et en garantissant un environnement politique ouvert et démocratique.