L’Inde achète désormais du pétrole russe en roupies et en roubles, elle se place parmi les candidats privilégiés pour l’exportation d’armements russe de haute technologie. Le pays dirigé par Narendra Modi n’est guère proche des occidentaux. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est à Delhi les 24 et 25 avril et elle va tenter de faire pencher la balance en direction du point de vue européen.
Autant les émissaires occidentaux et chinois ont été superbement ignorés par le Premier ministre indien Narendra Modi, autant Sergueï Lavrov a été reçu comme le fils prodigue. Désormais, c’est au tour de la présidente de la Commission européenne.
L’agenda indien d’Ursula von der Leyen est chargé. La présidente de la Commission européenne ira d’un institut d’énergie renouvelable à un forum d’énergie solaire et – cerise sur le gâteau – elle conclura ces deux jours en donnant le prestigieux discours d’ouverture du dialogue de Raisina, le forum géopolitique organisé chaque année par l’Inde. Mais le moment-clef de cette visite, c’est l’entretien avec le Premier ministre indien Narendra Modi.
L’énergie n’est pas à l’agenda par hasard, car c’est une des incitations que l’Union européenne entend offrir à l’Inde pour la persuader de se dégager de l’orbite de la Russie.
La Russie pourrait donner des arguments à la Chine et au Pakistan…
Ursula von der Leyen est à New Delhi pour tenter de corriger ou d’influer sur la trajectoire choisie par Narendra Modi. L’Inde a préféré s’abstenir lors du vote aux Nations unies sur la résolution condamnant l’invasion de l’Ukraine et elle a choisi d’acheter du pétrole brut russe à des prix préférentiels.
Ursula von der Leyen a une double mission : d’une part, faire entendre à Narendra Modi que son rapprochement avec la Russie obère ses relations avec l’Union européenne et d’autre part lui faire entendre que laisser la Russie agir impunément pourrait donner des arguments à la Chine et au Pakistan qui revendiquent une partie du Cachemire indien.