À l’occasion du départ de l’ambassadeur belge Patrick Deboeck, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a exprimé, le 10 juillet, la reconnaissance des autorités maliennes pour la coopération bilatérale entre les deux pays. Qualifiée d’« active » par le chef de la diplomatie, cette relation s’est appuyée sur des engagements concrets dans des secteurs clés du développement.
La Belgique, à travers son agence de développement Enabel, a investi plus de 31 millions d’euros au Mali ces dernières années. L’essentiel de cette aide a été orienté vers la gouvernance locale (11,5 millions €), le développement rural (16 millions €) et le soutien à la société civile (3,5 millions €). Ces priorités, définies en accord avec les autorités locales, ont permis d’appuyer des dynamiques communautaires, en particulier dans les zones fragiles.
Le contexte sécuritaire dégradé au Mali n’a pas freiné l’engagement de la Belgique. Bruxelles a maintenu sa présence diplomatique à Bamako et poursuivi ses initiatives via des partenariats locaux et internationaux. En 2024, près de 30 % de l’aide publique belge étaient destinés aux pays les moins avancés, avec une attention marquée pour l’égalité des genres, qui concernait 76 % des projets soutenus au Mali.
Le ministère malien a affirmé sa volonté de poursuivre la coopération avec la Belgique, tout en explorant de nouveaux axes de collaboration. Cette orientation s’inscrit dans un effort plus large de consolidation des partenariats stratégiques à l’heure où le Mali cherche à diversifier ses alliances dans un environnement international mouvant.
Ce partenariat Mali–Belgique repose sur une approche pragmatique, centrée sur le renforcement des capacités locales plutôt que sur l’imposition de modèles extérieurs. Cette méthode, appréciée à Bamako, contraste avec d’autres formes d’aide jugées plus directives. La valorisation de la société civile et la prise en compte des réalités locales expliquent en partie la longévité et la stabilité de cette relation.
Si la coopération belge ne fait pas l’objet de grandes annonces, elle s’inscrit dans le temps long et se distingue par sa discrétion. Le départ de Patrick Deboeck a ainsi été l’occasion d’un échange empreint de respect mutuel, où Bamako comme Bruxelles ont réaffirmé leur attachement au dialogue et à la stabilité. Un exemple de diplomatie silencieuse, mais structurante.