Abdoulaye Fall a été élu à la présidence de la Fédération sénégalaise de football (FSF) dans la nuit du 3 au 4 août, après un second tour serré face à Mady Touré. L’inspecteur du Trésor a obtenu une nette avance d’environ 300 voix sur son rival, ouvrant ainsi une nouvelle ère à la tête de l’instance dirigeante du football sénégalais.
L’élection, marquée par sa longueur – près de vingt heures de délibérations – s’est conclue dans un climat de tension. Mady Touré, président de Génération Foot, a rapidement dénoncé une victoire entachée d’irrégularités, accusant Fall d’avoir acheté des voix. Malgré ces accusations, le nouveau président a choisi de se projeter immédiatement sur les défis à venir. Il a réaffirmé ses priorités : modernisation des infrastructures, soutien aux clubs et réforme de la gouvernance.
Cette élection met fin à seize années de présidence d’Augustin Senghor. L’ancien dirigeant, avocat de formation, avait choisi de se représenter mais a été éliminé dès le premier tour. Son long règne a coïncidé avec une montée en puissance du football sénégalais, marquée notamment par la victoire des Lions de la Teranga à la CAN 2021. Mais sa gestion, parfois critiquée pour son manque de transparence, a aussi suscité des divisions au sein du football local.
Abdoulaye Fall arrive dans un contexte où les attentes sont particulièrement fortes. Le football sénégalais est confronté à des problèmes structurels persistants : manque d’infrastructures, faiblesse des championnats nationaux, instabilité dans la gestion des clubs. Le nouveau président devra faire preuve de rigueur et d’écoute pour rassembler un milieu fragmenté et répondre aux besoins urgents du terrain.
L’épreuve du feu sera rapide. Avec les échéances sportives à venir et une pression populaire constante, la nouvelle équipe dirigeante est attendue sur des actions concrètes. Des réformes institutionnelles sont aussi réclamées pour assainir le fonctionnement de la Fédération, renforcer la transparence des finances et garantir des élections plus crédibles à l’avenir.
Au-delà de la présidence, c’est toute la gouvernance du football sénégalais qui est en jeu. Si Abdoulaye Fall parvient à donner un cap clair, à apaiser les tensions et à répondre aux besoins du football local, il pourrait transformer cette transition sous tension en point de départ d’un nouveau cycle. Mais les premières semaines seront décisives.