Le joueur marocain Achraf Hakimi, star du PSG, est désormais sous la menace d’un procès pour viol après les réquisitions du parquet de Nanterre. L’international de 26 ans, l’un des joueurs les plus populaires du royaume, est accusé d’avoir agressé une jeune femme en février 2023 à son domicile près de Paris. Si la justice française demande son renvoi devant une cour criminelle, au Maroc, les réactions oscillent entre soutien massif, scepticisme et prudence.
Le parquet français a requis la mise en accusation du joueur, tandis que sa défense dénonce une procédure infondée. La plaignante affirme avoir rencontré Hakimi via Instagram avant de se rendre chez lui. Elle l’accuse de viol, malgré ses tentatives de résistance, selon ses dires. L’avocate d’Hakimi qualifie ces accusations d’« incompréhensibles » et évoque une tentative de chantage. En face, la partie civile se dit soulagée par l’ouverture probable d’un procès et rejette toute manœuvre de racket.
Au Maroc, l’affaire fait grand bruit. Dans les rues comme sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui défendent leur héros national. À Casablanca, les discussions vont bon train. « Ce n’est pas à nous de juger. La justice tranchera », tempère un passant. D’autres, plus tranchés, dénoncent un « complot » contre le capitaine des Lions de l’Atlas, récemment auréolé d’une Ligue des champions. Pour beaucoup, cette affaire tombe au « mauvais moment » et serait destinée à nuire à sa carrière.
Les Marocains redoutent l’impact de cette affaire sur la carrière et l’image d’Hakimi, qui reste une figure adulée du football africain. Certains évoquent même une tentative d’influencer l’éventualité d’un Ballon d’or. Le soutien ne vient pas uniquement du grand public : des figures du football comme Kylian Mbappé ont également exprimé leur solidarité avec le joueur.
En coulisses, la défense du joueur continue de plaider la manipulation. Selon ses avocats, aucune preuve matérielle ne permettrait de justifier un procès. L’argument d’un dossier « vide » est rejeté par la partie adverse, qui maintient ses accusations. L’enjeu dépasse désormais le simple cadre judiciaire : l’image publique d’un joueur dont la trajectoire incarne les espoirs de tout un peuple est en jeu.
Reste à savoir si la justice française retiendra les charges. En attendant, au Maroc, l’affaire divise mais ne semble pas avoir entamé l’aura de Hakimi. Pour ses compatriotes, il reste un symbole de réussite et de fierté nationale. L’issue du procès, si elle a lieu, pourrait toutefois rebattre les cartes, sur le terrain judiciaire comme dans l’opinion.