La commission d’enquête fera la lumière sur des allégations selon lesquelles le président de la République aurait enfreint la loi sur la prévention du crime organisé, en dissimulant un cambriolage de 4 millions de dollars dans sa ferme en 2020.
Le Parlement sud-africain a annoncé, dans un communiqué publié mercredi 14 septembre, la nomination des membres d’une commission d’enquête indépendante chargée de faire la lumière sur les accusations criminelles portées contre le président Cyril Ramaphosa (photo) et de déterminer s’il existe suffisamment de preuves pour lancer une procédure de destitution contre lui.
La commission qui enquêtera sur des allégations selon lesquelles M. Ramaphosa aurait enfreint la loi sur la prévention du crime organisé en dissimulant un cambriolage de 4 millions de dollars dans sa ferme sera présidée par l’ancien président de la Cour suprême sud-africaine, Sandile Ngcobo.
Ce diplômé de la prestigieuse université américaine Harvard dispose de solides références, tant en Afrique du Sud qu’aux Etats-Unis où, exilé pendant l’apartheid, il a enseigné et exercé la profession d’avocat pendant de nombreuses années.
Les deux autres membres de la commission sont Thokozile Masipa, un ancien juge de la division Gauteng de la Cour suprême, et Richard Calland, professeur de droit public à l’Université du Cap.
Ils ont été nommés par la présidente du Parlement, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, après un examen attentif des noms de 17 candidats, a précisé l’Assemblée nationale dans son communiqué.
Révélée début juin dernier, l’affaire du cambriolage de la ferme de Cyril Ramaphosa remonte à février 2020. Selon une plainte déposée par l’ancien chef du renseignement sud-africain Arthur Fraser, des cambrioleurs s’étaient alors introduits dans une propriété privée du président, où ils ont trouvé 4 millions de dollars en espèces.
La plainte accuse M. Ramaphosa d’avoir dissimulé le cambriolage à la police et l’argent au fisc, et d’avoir ensuite acheté le silence des cambrioleurs.
Cyril Ramaphosa reconnaît que le vol a bien eu lieu, mais évoque de son côté une somme bien moindre et dément le reste des accusations. L’opposition qui l’accuse de « violations de nombreuses lois, de son serment et de la Constitution », a annoncé récemment son intention de déposer une motion de censure contre lui au Parlement.
Source: Agence Ecofin