L’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, a été convoqué par le ministère algérien des Affaires étrangères suite à des accusations graves de « déstabilisation » portées contre la France. Selon les médias algériens, cette convocation fait suite à des déclarations d’un ancien jihadiste, Amine Aissaoui, qui affirme avoir été manipulé par la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) pour organiser des attentats sur le sol algérien. Ces révélations, relayées par la télévision publique algérienne, ont rapidement enflammé les relations diplomatiques entre les deux pays.
Amine Aissaoui, ancien combattant jihadiste en Syrie et en Irak, a fait une apparition médiatique à visage découvert où il a expliqué les prétendus contacts qu’il aurait eus avec des agents de la DGSE à Alger. D’après ses déclarations, ces agents lui auraient demandé de recruter et d’espionner des islamistes radicaux dans les quartiers populaires d’Alger, tout en se rendant au Niger pour recueillir des informations sur des groupes armés. L’objectif de cette mission, selon lui, était de constituer une cellule terroriste pour mener des attaques en Algérie. Ces accusations ont immédiatement provoqué une réaction virulente des autorités algériennes.
Les relations entre la France et l’Algérie ont toujours été marquées par des tensions, notamment en raison du passé colonial de la France et des différends sur la mémoire de la guerre d’indépendance. Ces dernières années, bien que des avancées diplomatiques aient eu lieu, notamment avec la signature de plusieurs accords économiques, la confiance entre les deux pays reste fragile. L’Algérie a souvent exprimé ses inquiétudes concernant les ingérences françaises dans ses affaires internes, et les accusations récurrentes de manipulation par la France ravivent ces vieilles rancœurs.
La convocation de l’ambassadeur français pourrait avoir des répercussions diplomatiques importantes. Le gouvernement algérien a exprimé son mécontentement en soulignant que ces « actes hostiles » ne resteraient pas sans conséquence. Alger pourrait prendre des mesures plus fermes, y compris des sanctions ou des actions diplomatiques contre la France. Cette situation tendue pourrait également influencer les négociations sur les questions sécuritaires et économiques entre les deux nations, qui sont cruciales pour l’Algérie, notamment dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Du côté français, les autorités ont fermement rejeté les accusations. Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a qualifié les révélations d’« infondées et fantaisistes ». Il a exprimé son regret suite à la convocation de l’ambassadeur et a souligné la position officielle de la France, qui dénonce toute forme d’ingérence dans les affaires intérieures de l’Algérie. Cette divergence de vues pourrait encore durcir les relations entre les deux gouvernements et compliquer les échanges diplomatiques à venir.
Les tensions entre la France et l’Algérie risquent de perdurer, et cette affaire pourrait s’ajouter à une longue liste de différends bilatéraux. L’évolution de cette crise dépendra des réponses diplomatiques des deux pays. Si l’Algérie choisit de renforcer ses mesures contre la France, les conséquences pourraient être importantes sur le plan économique et stratégique, notamment en ce qui concerne la coopération sécuritaire et énergétique, domaines dans lesquels la France joue un rôle clé.