Le Niger, le Burkina Faso et le Mali, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), s’apprêtent à déployer une “force unifiée” composée de 5 000 soldats pour lutter contre les menaces terroristes. Cette annonce a été faite par le ministre nigérien de la Défense, le général Salifou Mody, lors d’une intervention télévisée.
La future force sera dotée de moyens aériens, terrestres et de renseignement, ainsi que d’un système de coordination avancé. “Dans cet espace commun, nos forces pourront désormais intervenir ensemble”, a expliqué le général Mody, précisant que cette unité devrait être opérationnelle dans les prochaines semaines. L’objectif principal est de mutualiser les efforts pour contrer efficacement les groupes criminels qui sévissent dans la région.
Les trois pays de l’AES, qui couvrent une vaste zone enclavée, sont depuis plusieurs années confrontés à une recrudescence des attaques terroristes, en particulier dans les zones frontalières. Des opérations ponctuelles conjointes avaient déjà été menées, mais la création de cette force marque une volonté de passer à un niveau supérieur de coopération sécuritaire.
Ce projet de force commune s’inscrit également dans une volonté d’affirmer l’autonomie stratégique des trois pays, particulièrement après leur décision de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Ce retrait, qui sera effectif le 29 janvier, reflète une rupture avec l’approche de l’organisation régionale, jugée inadaptée par les autorités au pouvoir à Niamey, Bamako et Ouagadougou.
Si cette force unifiée suscite des espoirs dans la lutte contre le terrorisme, elle pose également des défis, notamment en termes de financement, de logistique et de collaboration interarmées. La mise en place d’un commandement efficace et d’une coordination fluide sera essentielle pour garantir le succès de cette initiative.
Pour les populations des zones touchées par les violences, cette force est perçue comme une lueur d’espoir. Elle pourrait marquer un tournant dans la lutte contre l’insécurité qui entrave le développement économique et exacerbe les crises humanitaires dans la région. L’AES devra néanmoins prouver que cette collaboration régionale peut faire face aux défis immédiats tout en construisant une paix durable.