Le 13 juillet 2024, Ajmi Lourimi, secrétaire général du parti islamiste Ennahda et ancien député, ainsi que deux autres membres du parti, Mohamed Gannoudi et Mossab Gharbi, ont été arrêtés et déférés devant la brigade antiterroriste. Selon un communiqué d’Ennahda, les trois responsables n’ont pas encore eu accès à leurs avocats.
D’après le communiqué publié par Ennahda le jour des arrestations, celles-ci ont été exécutées sans aucune accusation formelle ni décision judiciaire. Ces nouvelles interpellations s’ajoutent à une longue liste de membres du parti déjà emprisonnés et poursuivis pour diverses infractions, allant du blanchiment d’argent à l’entente criminelle.
Ces arrestations interviennent dans un contexte de préparation tendue de l’élection présidentielle prévue pour le 6 octobre 2024. Les candidats de l’opposition, dont ceux d’Ennahda, signalent de nombreuses entraves à leur candidature. L’Instance électorale a récemment publié un communiqué avertissant contre toute forme de publicité politique dans les médias et la publication de sondages, signalant une atmosphère électorale déjà sous haute tension.
Le parti Ennahda, déjà affaibli par l’emprisonnement de plusieurs de ses cadres, dont son leader historique Rached Ghannouchi, est de plus en plus isolé politiquement. Le 11 juillet, Ennahda avait annoncé qu’il ne présenterait pas de candidat à la présidentielle, une décision qui reflète la gravité de la répression qu’il subit.
Les arrestations de Lourimi, Gannoudi et Gharbi illustrent l’intensification de la répression contre les opposants politiques en Tunisie. Les observateurs craignent que cette situation ne conduise à une érosion des droits démocratiques et à une radicalisation de l’opposition. Le climat politique tendu pourrait également avoir des répercussions sur la stabilité du pays à l’approche des élections.
En résumé, l’arrestation des cadres d’Ennahda marque une étape supplémentaire dans la répression des opposants politiques en Tunisie. Alors que la présidentielle approche, la situation politique reste incertaine, et les actions contre Ennahda pourraient bien influencer le cours de la démocratie tunisienne.