L’Ukraine a subi dans la nuit de jeudi à vendredi la plus importante attaque de drones russes depuis le début de la guerre en février 2022. Selon l’armée de l’air ukrainienne, 539 drones ont été lancés, dont 478 auraient été neutralisés. Cette offensive, ciblant principalement Kiev, a causé au moins un mort et 26 blessés. En réaction, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a eu une conversation avec Donald Trump, appelant à renforcer la défense antiaérienne du pays.
Lors de cet échange téléphonique, Zelensky a indiqué être convenu avec Trump de « travailler ensemble » pour améliorer la protection du ciel ukrainien. Aucune annonce concrète n’a suivi. Cette prise de contact intervient alors que les États-Unis ont annoncé récemment une pause dans la livraison de certains armements, dont les systèmes Patriot. Kiev continue donc de solliciter en vain des systèmes modernes de défense, alors même que l’Allemagne envisage d’en fournir via un achat auprès de Washington.
Alors que les bombardements se poursuivent, les perspectives de négociations restent bloquées. Trump, qui avait parlé à Vladimir Poutine la veille, a reconnu l’absence de tout « progrès ». Moscou continue d’exiger que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan et cède plusieurs régions, conditions jugées inacceptables par Kiev. Le Kremlin, de son côté, affirme qu’il est encore « impossible » d’atteindre ses objectifs par la voie diplomatique, justifiant la poursuite des opérations militaires.
Sur le terrain, la Russie affirme avoir conquis une nouvelle localité dans l’est de l’Ukraine, le village de Predtetchyné, situé près de Kostiantynivka, une ville fortifiée. Pendant ce temps, les Européens tentent de maintenir leur soutien à Kiev, malgré des stocks militaires limités. Une réunion entre Emmanuel Macron et Keir Starmer est prévue pour coordonner l’aide des pays « volontaires ». Mais l’absence d’un appui clair de la part de Washington fragilise la capacité de l’Ukraine à tenir la ligne.
À Kiev, les habitants ont vécu une nuit de terreur. « C’était l’attaque la plus violente depuis que je vis ici », témoigne Timour, un résident qui a dû se réfugier dans une cave. Les dégâts matériels sont considérables, des incendies ont éclaté, et même l’ambassade de Pologne a été touchée. Ces frappes intensives interrogent sur la capacité de l’Ukraine à défendre ses infrastructures vitales face à un adversaire qui ne montre aucun signe de repli.
Malgré l’intensification du conflit, Kiev et Moscou ont annoncé un nouvel échange de prisonniers. Aucun détail n’a été donné sur le nombre de personnes libérées. Ce geste ponctuel tranche avec la violence des attaques et l’enlisement diplomatique. Il rappelle que, même en pleine guerre, certaines négociations de terrain restent possibles, bien que limitées à des logiques d’équilibre tactique plus que de paix durable.