Au Bénin, un événement politique majeur a secoué le paysage national : le projet de révision de la Constitution a été rejeté par l’Assemblée nationale. Ce rejet intervient dans un contexte où un député de la majorité avait préconisé cette révision dans le but d’harmoniser le calendrier électoral, répondant ainsi à une exigence de la Cour constitutionnelle formulée au début de l’année 2024.
La proposition de révision constitutionnelle n’a pas uniquement été contrée par l’opposition ; de manière surprenante, des députés de la majorité ont également voté contre. Cette situation illustre une division au sein même du camp gouvernemental, malgré le fait que le projet de loi ne remettait pas en question la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels.
Ce vote s’inscrit dans un contexte particulièrement sensible au Bénin, où toute tentative de révision de la Constitution est accueillie avec méfiance. La Constitution est considérée comme un pilier sacré de la démocratie béninoise, et le président Patrice Talon avait affirmé à plusieurs reprises son intention de quitter le pouvoir en 2026, tentant ainsi de rassurer sur ses intentions.
Suite à cet échec, le processus de modification du code électoral devra se faire sans passer par une révision constitutionnelle. Des propositions ont déjà été déposées par les groupes parlementaires de la mouvance et de l’opposition. Un vote ultérieur, nécessitant seulement une majorité simple, déterminera l’issue de ces nouvelles propositions.
Le déroulement du vote, qui a vu 71 voix pour, 35 contre et deux abstentions, souligne la complexité des enjeux politiques au Bénin. L’échec de la prise en considération de la proposition de loi marque un moment significatif de l’histoire politique récente du pays, illustrant les limites de l’influence gouvernementale sur le parlement.
Cet épisode révèle les dynamiques politiques internes au Bénin et pose la question de la robustesse de ses institutions démocratiques. Malgré les divisions, le respect du processus législatif et la capacité du parlement à s’opposer à un projet de loi controversé témoignent d’une vitalité démocratique qui pourrait, à terme, renforcer la confiance des citoyens dans leurs institutions.