Dans un communiqué publié dimanche, le porte-parole du gouvernement Jean Emmanuel Ouedraogo condamne les « propos haineux » qui circulent sur la Toile, depuis notamment les révélations sur la tuerie de Nouna, dans la Bouche du Mouhoun, vers la frontière malienne. Il appelle au calme et assure que « force restera à la loi ». Mais les défenseurs des droits de l’homme, eux, s’inquiètent de cette violence dont ils sont aussi l’objet.
Dans un communiqué publié dimanche, le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés explique que ses « membres font l’objet de menaces et de filage » depuis quelques jours. Pire, selon le collectif, son secrétaire général, le Dr Daouda Diallo, a échappé de peu ce week-end à une tentative d’enlèvement.
« La pression est énorme » explique une défenseuse des droits de l’homme. « Je reçois des messages, des appels. Beaucoup de Burkinabè m’attaquent, je fais la Une dans des groupes pro-russes et des panafricains à l’international me chargent aussi. C’est l’occasion pour eux de régler leurs problèmes avec la France », poursuit-elle.
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement burkinabè appelle au calme sur les réseaux sociaux. En décembre, par communiqué, il avait condamné les appels au meurtre contre le journaliste Ahmed Newton Barry, qui s’était exprimé sur la suspension de RFI au Burkina.
« Le gouvernement, quand il sent monter la moutarde se fend d’un communiqué, au lieu de laisser la justice poursuivre les auteurs des appels au meurtre », commente le journaliste, qui ne s’explique pas pour pourquoi, à cette heure et malgré une plainte déposée, l’auteur des menaces à son encontre n’a pas été arrêté et poursuit ses activités sur les réseaux sociaux.
rfi