Au Gabon, le Parti Démocratique Gabonais (PDG), ancienne force dominante de la politique nationale pendant plus d’un demi-siècle, a récemment clôturé ses Assises consacrées à l’autocritique et à la refondation. Cette réunion, tenue le 16 mars 2024, marque un tournant historique pour le parti suite à sa chute consécutive au coup d’État du 30 août.
Lors de ces assises, le PDG a plongé dans une introspection profonde, évaluant les échecs et les dérives qui ont marqué son long règne. Des diagnostics et des pistes de solutions ont émergé, fruit d’un échange ouvert avec les militants. Ces derniers n’ont pas mâché leurs mots, dénonçant le népotisme, la corruption et un déficit d’écoute au sein du parti.
Le constat dressé par les membres du parti est sans appel : une gestion marquée par l’opportunisme et l’enrichissement personnel au détriment de l’intérêt national. Des voix s’élèvent pour réclamer respect et considération, pointant du doigt une élite dirigeante déconnectée des réalités du parti et du pays.
Face à cette critique interne, les dirigeants du PDG, y compris l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, ont adopté une posture d’humilité, reconnaissant les erreurs passées et s’engageant dans une démarche de pardon et d’autocritique. Cette séance de catharsis est décrite comme une étape cruciale vers la guérison du parti.
Le rapport final des Assises propose des axes de réforme : plus d’implication des militants, une transparence accrue dans la gestion des fonds, et une valorisation du mérite et des compétences. Une charte de transition a été adoptée, posant les jalons d’un renouveau attendu lors du prochain congrès. Celui-ci devra mettre en place une nouvelle équipe dirigeante et des textes rénovés, dans l’optique de reconquérir le cœur des électeurs avant les prochaines échéances électorales.