Acculé par les sanctions occidentales, Renault se retire de Russie. Le groupe automobile français a confirmé lundi 16 mai avoir vendu tous ses actifs à l’État russe.
Concrètement, le constructeur français cède à la ville de Moscou son usine près de la capitale, qui produisait des véhicules Renault et Nissan. Le groupe cède également à l’État russe les près de 67,69 % d’actifs qu’il détient dans le géant automobile Avtovaz, connu pour ses emblématiques voitures Lada.
Avec Lada, qu’il avait redressé, Renault était leader dans le pays. C’est la première nationalisation d’ampleur depuis l’offensive contre l’Ukraine. Le constructeur n’a pas dévoilé le montant des opérations, mais il devrait être symbolique, à en croire le ministre russe du Commerce et de l’Industrie.
Ce dernier, Denis Mantourov, avait indiqué fin avril que la cession de parts dans Avtovaz se ferait pour un rouble symbolique. Le départ du marché russe coûtera donc très cher à Renault. La direction du constructeur avait déjà évoqué une dépréciation d’actifs de l’ordre de 2,2 milliards d’euros.
La Russie, c’était en effet le deuxième marché pour Renault derrière l’Europe. Le groupe français y a produit l’an dernier 500 000 véhicules Il y employait 45 000 salariés. La marque au Losange garde toutefois l’option de revenir à moyen terme dans le pays si le contexte venait à changer.
Renault cède sa participation dans Avtovaz à l’Etat russe qui reprendra la prod. des Lada dès que possible. L’usine moscovite de Renault est cédée à la ville de Moscou et produira sous la marque Moskvitch constructeur mythique des 70′ en URSS disparu en 2005. (ici un modèle 412) pic.twitter.com/sedDi0iu3t
— Sylvain Tronchet (@SylvainTronchet) May 16, 2022
C’est le NAMI, l’institut russe de recherche et de développement des automobiles et des moteurs, qui récupère Avtovaz. Et le maire de Moscou a annoncé que la fabrique située près de sa ville allait relancer la marque soviétique Moskvitch, dont les premières voitures, médiocre, furent produites en 1946.
Sergueï Sobianine assure que « la majeure partie des effectifs qui travaillent dans l’usine et pour ses sous-traitants » sera conservée. Le producteur russe de camions Kamaz sera le principal partenaire de l’usine de Moscou. Reste à voir s’il sera possible, à partir de zéro, de vraiment construire des voitures.
À noter que le même jour, le géant américain de la restauration rapide McDonald’s, présent en Russie depuis la fin de la Guerre froide il y a plus de trente ans, a également annoncé qu’il se retirait, cette fois définitivement, du pays et qu’il y vendait toutes ses activités.