La rentrée diplomatique avait lieu ce lundi au Vatican avec le traditionnel discours de vœux du pape François pour 2023. Dans son discours-fleuve prononcé devant les ambassadeurs de 183 pays, le souverain pontife a repris l’une de ses expressions favorites, la « troisième guerre mondiale par morceaux », pour pointer la multiplication des crises sur la planète. Au-delà de l’Ukraine, c’est aussi vers le continent africain qu’il s’est tourné.
Dans ces vœux, qu’a suivis notre correspondant à Rome Éric Sénanque, le souverain pontife a rappelé sa prochaine visite, à la fin du mois, à Kinshasa : un voyage qu’il décrit comme un « pèlerinage » « avec l’espérance que cesse la violence dans l’est du pays et que la voie du dialogue ainsi que la volonté de travailler pour la sécurité et le bien commun prévalent ».
François a également évoqué le Soudan du Sud qui sera la deuxième étape de ce voyage, mais c’est aussi les autres situations de crise sur le continent qu’il a souhaité ne pas oublier : « Je suis également avec appréhension la situation en Afrique de l’Ouest, de plus en plus affligée par les violences du terrorisme. Je pense notamment aux drames que vivent les populations du Burkina Faso, du Mali et du Nigeria, et je souhaite que les processus de transition en cours au Soudan, au Mali, au Tchad, en Guinée et au Burkina Faso se déroulent dans le respect des aspirations légitimes des populations concernées. »
« Il est possible de retisser les fils de la paix », a aussi souligné le pape dans ce long discours, évoquant de nombreux autres théâtres de guerre. Un discours que François a voulu inspiré par l’encyclique Pacem In terris de Jean XXIII, un texte qui fêtera cette année ses 60 ans.
Le pape n’ira pas dans l’est de la RDC
La RDC, plus grand pays catholique d’Afrique, accueillera le pape François le 31 janvier. La visite était initialement prévue en juillet dernier, mais a dû être repoussée pour raison de santé. En outre, le calendrier de son déplacement a été écourté. L’évêque de Rome ne se rendra plus dans l’est du pays en proie aux violences des groupes armés. Il restera à Kinshasa où les autorités ont lancé ce lundi une campagne de communication sur cette visite papale, la première après 43 ans, rapporte notre correspondant sur place, Pascal Mulegwa.
À bord de sa papamobile, le souverain pontife devrait traverser le boulevard Lumumba au milieu de la foule jusqu’au palais présidentiel. C’est là que François livrera son premier message en terre congolaise. Six sites ont été prévus pour les onze évènements de la visite du pape. L’évènement le plus important est la messe prévue dès le lendemain de son arrivée. Elle aura lieu à l’aéroport militaire de Ndolo près du centre-ville. C’est le seul site ouvert pouvant accueillir plus d’un million de personnes.
« Aujourd’hui, les 850 000 mètres carrés du site de Ndolo vont être compartimentés en 30 zones. Question d’éviter qu’il y ait des mouvements de masse également. Et sur ce même site qui sera transformé en une grande église à ciel ouvert, il y a une tribune, la plus grande jamais construite dans l’histoire de ce pays. C’est une tribune qui fait 1440 mètres carrés aménagés. Une tribune dotée d’ascenseur », explique Noël Sheke, le coordonnateur technique de la visite du pape.
Tous les travaux devraient prendre fin une semaine avant l’évènement. D’après le nonce apostolique qui a pris part à la campagne de communication, le pape rencontrera des victimes des massacres de l’Est, des déplacés, les représentants des institutions et des Églises, mais également des politiques.
En prévision de ces évènements, les autorités ont entamé hier une opération de déguerpissement contre les commerces illicites, étalages de fortune et faux parkings le long du boulevard Lumumba.
rfi