La chanteuse malienne Rokia Traoré, incarcérée à Bruxelles dans le cadre d’un litige familial avec son ex-conjoint belge Jan Goossens, a vu son procès une nouvelle fois reporté. Lors de l’audience du mercredi 10 janvier, ses avocats ont évoqué des « discussions en cours » visant à trouver un arrangement à l’amiable concernant la garde de leur fille née en 2015.
Condamnée par défaut en octobre 2023 à deux ans de prison pour « non-représentation d’enfant », Rokia Traoré bénéficie d’un droit à un nouveau procès en Belgique. Cependant, sa défense, en concertation avec le représentant de Jan Goossens, a demandé un report pour permettre la poursuite des pourparlers qualifiés de « processus de médiation ». Ces négociations, soutenues par le parquet belge, sont jugées cruciales dans l’intérêt de l’enfant, actuellement scolarisée au Mali.
Le différend entre Rokia Traoré et Jan Goossens a pris une tournure judiciaire en 2019, après que la chanteuse a refusé de se conformer à un jugement initial du tribunal de Bruxelles. Le tribunal avait alors émis un mandat d’arrêt européen, menant à son interpellation à Paris en 2020. Profitant d’une remise en liberté, elle avait échappé à la justice avant d’être arrêtée en 2024 à Rome et transférée en Belgique.
Les discussions en cours pourraient aboutir à une solution qui éviterait un nouvel affrontement judiciaire. Cependant, comme l’a rappelé Me Dimitri de Béco, l’avocat de Rokia Traoré, « tout le monde reste prudent » en raison de l’historique complexe de ce dossier. La prochaine audience, fixée au 22 janvier, sera déterminante pour évaluer les avancées de la médiation.
Pour Rokia Traoré, cette affaire a eu des répercussions profondes sur sa vie personnelle et sa carrière artistique. En plus de son incarcération actuelle, la chanteuse affirme que ce litige prolongé a « détruit » sa carrière, limitant ses opportunités de concerts et son rayonnement international. Son arrestation en juin 2024 à Rome illustre les conséquences d’un mandat d’arrêt qui la poursuit depuis plusieurs années.
Au cœur de cette affaire se trouve l’intérêt de l’enfant, qui réside au Mali depuis cinq ans et demi. Jan Goossens reproche à Rokia Traoré de l’avoir empêché de maintenir un lien avec leur fille. Ce dossier illustre les tensions croissantes dans les conflits transfrontaliers autour de la garde d’enfants, où se mêlent procédures judiciaires complexes et enjeux émotionnels profonds.