Le parti d’opposition Les Démocrates a déposé des plaintes contre des policiers et des élus locaux pour atteinte à la liberté et aux droits civiques. Selon Me Renaud Agbodjo, l’avocat du parti, ces plaintes font suite à plusieurs interdictions de rassemblements et à des dispersions forcées lors de manifestations dans différentes villes du Bénin. Les audiences des plaintes sont prévues pour la fin du mois de mars.
Les plaintes ont été déposées en citation directe contre des fonctionnaires de police, ainsi que des élus locaux des villes de Natitingou, Djougou, Kandi, Abomey Calavi, Porto-Novo et Pobè. Les Démocrates dénoncent ces interdictions répétées, arguant que leurs meetings ont été systématiquement empêchés. L’avocat Me Renaud Agbodjo a précisé que ces plaintes ont été déposées depuis une semaine et que les audiences auront lieu le 26 et le 28 mars. Le parti estime que ces actions visent à limiter la liberté d’expression et à restreindre l’opposition politique.
Cette situation s’inscrit dans un contexte politique de plus en plus tendu, avec des élections générales prévues pour 2026. Le pouvoir en place, dirigé par le président Patrice Talon, est régulièrement accusé de restreindre les libertés publiques et de contrôler l’espace politique de manière autoritaire. Le parti Les Démocrates, qui incarne la principale opposition, se sent particulièrement ciblé, voyant dans ces interdictions une manœuvre visant à l’affaiblir avant la campagne électorale.
Les prochaines échéances judiciaires pourraient mettre en lumière un combat plus large pour les libertés démocratiques au Bénin. Si les plaintes sont examinées par la justice, cela pourrait entraîner des tensions supplémentaires entre le gouvernement et l’opposition, renforçant ainsi l’atmosphère de défiance qui prévaut actuellement. Les Démocrates espèrent que ces actions permettront de rétablir leurs droits et d’obtenir une reconnaissance des restrictions imposées à leur liberté d’expression.
Le gouvernement, par l’intermédiaire de son porte-parole, a réagi en affirmant que les consignes concernant les rassemblements sont claires et que les partis doivent respecter les règles en vigueur. Il a cité un exemple récent où un autre parti avait respecté les prescriptions et organisé une réunion sans incident. Toutefois, plusieurs membres du parti Les Démocrates dénoncent une persécution ciblée, soulignant que ces interdictions augmentent à l’approche des élections, ce qui, selon eux, constitue un moyen de limiter leur visibilité politique.
Les tensions politiques entre les partis au pouvoir et ceux d’opposition ne sont pas nouvelles. Les membres des Démocrates ne sont pas les seuls à se plaindre des interdictions de rassemblements. Des soutiens du président Talon, notamment du parti Union Progressiste (UPR), rapportent également avoir fait face à des obstacles similaires dans certaines régions. Cette situation met en lumière une dynamique politique complexe, où les accusations de censure et de manipulation des espaces de liberté se multiplient des deux côtés du spectre politique.