Le capitaine Ibrahim Traoré, qui dirige le Burkina Faso depuis un coup d’État en 2022, a accusé le président français Emmanuel Macron d’avoir manqué de respect à l’ensemble des Africains. Ses propos, tenus le 13 janvier, font référence à un discours de Macron du 6 janvier, dans lequel ce dernier critiquait ce qu’il appelle l’« ingratitude » de certains pays envers la France.
Lors d’une réunion à Paris avec des ambassadeurs, Emmanuel Macron avait affirmé que la France ne reculait pas en Afrique, même si certains pays avaient demandé le retrait de ses troupes. Il avait aussi déclaré : « Je crois qu’on a oublié de nous dire merci. Ce n’est pas grave, ça viendra avec le temps. L’ingratitude est une maladie non transmissible. » Ces paroles ont provoqué une vive indignation, notamment au Tchad, au Sénégal et, maintenant, au Burkina Faso.
Les relations entre le Burkina Faso et la France se sont fortement dégradées depuis que le capitaine Traoré a pris le pouvoir. En 2023, le Burkina Faso, suivi par le Niger, avait demandé le retrait complet des forces françaises. Cette tendance s’est étendue au Tchad et au Sénégal, qui ont exigé la fermeture des bases militaires françaises sur leur territoire.
Pour Ibrahim Traoré, il ne s’agit pas seulement d’éloigner les militaires français, mais de rompre tous les accords qui, selon lui, maintiennent ces pays dans une dépendance envers une puissance coloniale. Il a aussi rappelé que l’histoire commune entre la France et l’Afrique devrait pousser Paris à plus d’humilité, soulignant que l’essor de la France avait été largement bâti sur les ressources africaines.
Ces tensions amènent de nombreuses questions sur l’avenir des relations entre la France et ses anciennes colonies. Alors que la France voit son influence diminuer, des pays comme la Russie et la Chine renforcent leur présence en Afrique, en proposant des coopérations alternatives.
En fin de compte, cette affaire illustre une fracture grandissante. Les propos d’Emmanuel Macron sont perçus par certains comme arrogants, tandis que d’autres y voient une opportunité pour les pays africains de réaffirmer leur indépendance et leur fierté. Ce débat pourrait bien signaler un changement profond dans les relations entre l’Afrique et l’Europe.