La récente annonce du Burkina Faso, du Mali et du Niger de se retirer de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) représente un tournant significatif dans les relations régionales. Cette décision, exprimée par le capitaine Ibrahim Traoré lors d’une interview avec Alain Foka, met en lumière un profond désaccord avec les pratiques et politiques de l’organisation régionale.
Selon le capitaine Traoré, la CEDEAO a manqué à ses engagements, notamment dans la lutte contre le terrorisme, un fléau qui frappe durement le Mali, le Niger et le Burkina Faso depuis une décennie. Cette absence de soutien concret contraste avec les objectifs initiaux de l’organisation, visant l’intégration et l’entraide entre les peuples. De plus, Traoré souligne le non-respect par la CEDEAO de ses propres règlements, notamment en imposant des sanctions absentes de ses textes fondateurs.
Cette décision s’inscrit dans un contexte de lutte prolongée contre le terrorisme dans ces trois pays. Depuis plus de dix ans, ces États font face à des défis sécuritaires majeurs, sans une aide significative de la CEDEAO. Cette situation a progressivement exacerbé les tensions et le sentiment d’abandon par l’organisation régionale.
Bien que cette décision de retrait marque une rupture avec la CEDEAO, le Capitaine Traoré affirme le maintien d’un engagement panafricain. Il souligne que cette action n’est pas un coup de colère impulsif, mais le résultat d’une analyse approfondie de la situation. Cette démarche réfléchie ouvre la voie à de nouvelles dynamiques dans les relations régionales et panafricaines.
La décision de se retirer de la CEDEAO n’a pas été prise à la légère. Le Capitaine Traoré insiste sur le caractère médité de cette démarche, reflétant une volonté de réagir de manière mesurée face à une situation jugée insatisfaisante sur le long terme.
Le retrait formel du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO, annoncé le 28 janvier, signifie une réorientation notable de la politique étrangère de ces pays. Les relations tendues entre les pays réfractaires et la CEDEAO, exacerbées par les prises de pouvoir militaires et les sanctions consécutives, posent désormais la question de l’avenir de la coopération régionale en Afrique de l’Ouest.