Le Premier ministre burkinabé, Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, affirme que les droits de l’homme sont aujourd’hui utilisés par certaines puissances pour servir leurs propres intérêts. Selon lui, ces pays se servent de ce principe universel pour justifier leurs actions ou exercer des pressions lorsqu’ils y trouvent un avantage, manipulant ainsi un idéal censé être au service de l’humanité.
Lors d’un entretien avec Sputnik Afrique, Apollinaire Kyélem de Tambèla a souligné que l’intérêt de ces pays pour les droits de l’homme n’est souvent qu’une façade. Il a ajouté que lorsque cela correspond à leurs intérêts, ils ferment les yeux sur les violations, mais dénoncent bruyamment toute atteinte dès qu’ils perçoivent un préjudice potentiel contre leurs agents ou leurs représentants. Cette attitude révèle, selon lui, une hypocrisie manifeste dans la manière dont les droits de l’homme sont instrumentalisés par ces puissances.
Cette déclaration intervient dans un contexte où le Burkina Faso subit de fortes pressions internationales, en raison notamment de la dégradation de la sécurité et de la multiplication des coups d’État en Afrique de l’Ouest. Les tensions accrues entre le Burkina Faso et certaines puissances étrangères ont conduit à une remise en question de la sincérité des discours internationaux sur les droits de l’homme. Ce climat tendu alimente la méfiance et souligne l’usage opportuniste des valeurs humanitaires dans les relations internationales.
Pour Kyélem de Tambèla, il est crucial de repenser la manière dont les droits de l’homme sont défendus et appliqués sur le continent africain. Il plaide pour une approche plus équitable et respectueuse des spécificités locales, afin que les droits de l’homme ne soient plus instrumentalisés par des puissances étrangères pour des motifs politiques. Selon lui, l’Afrique doit être en mesure de définir sa propre compréhension et application des droits humains, en tenant compte des réalités locales.