Paul-Henri Sandaogo Damiba, ancien président de la transition du Burkina Faso, a récemment exprimé ses préoccupations quant à la situation sécuritaire actuelle du pays dans une lettre adressée à son successeur, Ibrahim Traoré. Dans ce courrier révélé par Jeune Afrique, Damiba exhorte le gouvernement actuel à prendre des mesures urgentes pour éviter une catastrophe nationale.
Selon Damiba, le Burkina Faso est sur le point de basculer dans une crise sans précédent si des actions décisives ne sont pas entreprises immédiatement. Il souligne l’échec des stratégies militaires actuelles et critique la gestion sécuritaire du pays par Ibrahim Traoré, accusant ce dernier de faire preuve d’un certain aveuglement face à la gravité de la situation.
Damiba, qui avait pris le pouvoir en janvier 2022 après un coup d’État contre Roch Marc Christian Kaboré, a lui-même été renversé par Ibrahim Traoré en septembre de la même année. Cette période de transition politique tumultueuse s’est accompagnée d’une détérioration continue de la sécurité dans le pays, avec une montée des attaques terroristes et des violences contre les civils.
L’ancien président dénonce également les violations des droits civils, les exactions contre les civils et les multiples attaques contre les forces de sécurité. Il s’inquiète des répressions croissantes contre les critiques du régime, ce qui limite de plus en plus la liberté d’expression et de la presse au Burkina Faso.
La société civile burkinabè partage les inquiétudes de Damiba, exprimant une peur grandissante face à la détérioration de la situation sécuritaire. Plusieurs personnalités critiques du régime actuel ont disparu, et la population s’inquiète de plus en plus de la répression et du recul des libertés fondamentales.
Face à cette situation alarmante, Damiba appelle à une révision complète de la stratégie sécuritaire du pays. Il propose une approche plus inclusive et la mise en place de mesures concrètes pour protéger les civils et restaurer la stabilité. Les prochaines actions du gouvernement de Traoré seront cruciales pour déterminer l’avenir du Burkina Faso dans cette période de crise.