La cour administrative d’appel de Ouagadougou a réitéré hier la décision de libérer Guy-Hervé Kam, figure emblématique du mouvement Balai Citoyen et avocat engagé. Cette confirmation vient s’ajouter à celle du tribunal administratif en mars dernier, établissant clairement la position de la justice burkinabè sur son cas.
Malgré la clarté des jugements rendus en faveur de sa libération, Guy-Hervé Kam reste derrière les barreaux. Cette situation soulève des questions sur l’application réelle des décisions judiciaires au Burkina Faso, surtout lorsque les ordres de libération émanant des instances supérieures continuent d’être ignorés.
Kam a été arrêté en janvier dernier à l’aéroport de Ouagadougou par des hommes en civil. Accusé de tentative “d’atteinte à la sûreté de l’État”, ces allégations ont été jugées infondées par le tribunal administratif, qui a ordonné sa remise en liberté le 7 mars, décision contestée par l’agent judiciaire de l’État avant d’être confirmée en appel.
Le maintien en détention de Kam, malgré les décisions de justice, est perçu par beaucoup comme un test de l’indépendance du système judiciaire au Burkina Faso. Le Pr Yoporeka Somet, figure du mouvement SENS, souligne l’importance de l’application de cette décision, mettant en parallèle la lenteur judiciaire observée dans des affaires historiques comme celle de Thomas Sankara.
La communauté, les militants et les observateurs internationaux attendent avec impatience que la justice burkinabè soit respectée et que Guy-Hervé Kam soit libéré. L’espoir est que ce cas ne devienne pas un symbole d’une justice retardée ou manipulée.
Ce cas souligne la lutte continue pour la justice et le respect des droits de l’homme au Burkina Faso. Il met également en évidence le rôle crucial de la justice administrative dans la protection des libertés individuelles face aux pouvoirs exécutifs, dans un contexte politique souvent tendu et complexe.