L’armée burkinabè a annoncé avoir “neutralisé” quatorze terroristes et capturé un autre lors d’une opération de grande envergure menée dimanche dans la province du Koulpélogo, située dans la région du centre-est. Cette action militaire, rapportée par l’Agence d’Information du Burkina (AIB), est présentée comme un succès significatif dans la lutte contre les groupes armés.
L’opération, conduite dans le village de Kiougou-Kandaga, a permis le démantèlement d’une base logistique utilisée par les assaillants. Outre la neutralisation des quatorze éléments, les forces burkinabè ont procédé à la saisie d’un important lot de matériel de guerre. Ce butin comprend des armes, des chargeurs, des roquettes et des motos, des moyens typiquement employés par ces groupes pour leurs attaques mobiles. Plusieurs engins, rendus hors d’usage, ont également été détruits sur place afin d’empêcher toute récupération.
Cette annonce s’inscrit dans un contexte sécuritaire extrêmement dégradé pour le Burkina Faso, confronté à une insurrection terroriste depuis 2015. La province du Koulpélogo, comme l’ensemble de la région du centre-est, est régulièrement la cible d’attaques meurtrières attribuées à des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l’État islamique. Ces violences ont entraîné des milliers de morts et le déplacement de près de deux millions de personnes, créant une crise humanitaire majeure.
À court terme, de telles opérations visent à rétablir une emprise de l’État dans des zones où son autorité s’est érodée. Elles cherchent également à sécuriser les axes de circulation et à rassurer des populations civiles prises en étau entre la violence des groupes armés et les réponses militaires. Cependant, la capacité de ces actions ponctuelles à infléchir durablement la dynamique insurrectionnelle reste une question ouverte, face à un ennemy mobile et résilient.
La communication officielle, utilisant le terme “neutralisés” – une expression militaire souvent synonyme d’élimination – et mettant en avant les saisies d’armes, participe d’une stratégie visant à démontrer l’efficacité et la proactivité des forces de défense. Le pouvoir de transition, issu d’un coup d’État militaire en 2022, a fait de la reconquête du territoire sa priorité absolue et utilise ces succès pour légitimer son action auprès d’une population éprouvée.
La poursuite de ces opérations, bien que nécessaire, ne suffit pas à elle seule à juguler la crise. Les observateurs pointent la nécessité d’une approche globale, combinant actions militaires ciblées, renseignement et surtout, des initiatives de développement et de dialogue communautaire pour adresser les racines de la crise. La sécurisation des zones rurales et la protection des civils demeurent le défi principal pour les autorités burkinabè et leurs partenaires internationaux.



