Au Burundi, Patrick Icoyitungiye, conseiller en charge des Affaires administratives et sociales de la commune de Rugombo, a été arrêté le 30 septembre pour avoir célébré un mariage civil inhabituel. Lors de la cérémonie, le marié portait un kimono de karatéka, une tenue considérée comme inappropriée par les autorités locales.
Le mariage, qui s’est déroulé dans une salle de réception à Cibitoke, s’était passé sans problème jusqu’à la diffusion sur les réseaux sociaux d’une photo de l’événement. Sur l’image, on voit le marié vêtu d’un kimono blanc avec une ceinture noire, à côté de sa fiancée en robe de mariée traditionnelle. La photo a rapidement généré une polémique en ligne, divisant les internautes sur l’opportunité d’une telle tenue pour un mariage civil.
Cet incident met en lumière la tension croissante au Burundi entre le respect des traditions culturelles et l’affirmation de l’individualité. Pour Jean-Claude Ndenzako Karerwa, chef du bureau des Affaires politiques et sociales à la présidence, ce mariage en kimono est une atteinte à l’identité culturelle burundaise. Dans une publication sur les réseaux sociaux, il a critiqué ceux qui ont permis la tenue de cette cérémonie, soulignant l’importance de préserver les normes vestimentaires traditionnelles.
Les répercussions de cette affaire soulèvent des questions importantes sur la liberté individuelle et le rôle de la culture au Burundi. Jusqu’à quel point les citoyens peuvent-ils exprimer leurs choix personnels sans heurter les normes et coutumes en vigueur ? Pour le moment, la situation de Patrick Icoyitungiye demeure incertaine, d’autant que la police n’a pas trouvé de motif d’inculpation dans le code civil burundais concernant la tenue des mariés le jour de leur mariage.
Dans l’attente d’une résolution, le débat se poursuit avec force sur les réseaux sociaux, opposant ceux qui soutiennent la liberté d’expression et ceux qui défendent fermement les traditions burundaises. Cet épisode illustre bien la tension entre modernité et préservation de l’identité culturelle dans le pays, alors que les citoyens tentent de trouver un équilibre entre ces deux exigences parfois contradictoires.