Le Burundi fait face à un afflux massif de réfugiés fuyant la violence en République démocratique du Congo (RDC). En moins d’un mois, près de 63.000 personnes ont traversé la frontière, cherchant un refuge face aux combats entre les forces armées congolaises et les rebelles du M23. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a signalé que plus de 1.100 réfugiés sont arrivés en une seule journée, le 5 mars, portant le total des déplacés à environ 85.000 depuis le début de l’année.
Les réfugiés, pour la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées, fuient principalement l’est de la RDC, notamment les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Depuis le début de l’année, ces régions sont le théâtre d’une intensification des affrontements entre les forces gouvernementales et les rebelles du M23. Cette montée de violence a provoqué une crise humanitaire, avec un nombre croissant de personnes cherchant désespérément à échapper aux combats. Malgré une légère baisse des arrivées observée récemment, des centaines de nouveaux réfugiés arrivent chaque jour au Burundi, traversant des points de passage souvent non officiels.
Le conflit armé dans l’est de la RDC, notamment dans les régions du Kivu, dure depuis des décennies. L’implication de groupes rebelles comme le M23, alimenté par des tensions ethniques, politiques et économiques, contribue à l’instabilité régionale. Le M23, un groupe rebelle principalement composé de Tutsis, est accusé de commettre des atrocités contre les civils. Ces violences se sont intensifiées en 2023, provoquant une nouvelle vague de déplacements massifs vers les pays voisins, dont le Burundi, un des principaux récepteurs des réfugiés. Ce conflit, qui a des répercussions à l’échelle régionale, met une pression croissante sur les pays voisins, déjà fragiles.
Alors que les réfugiés continuent d’arriver, la situation pourrait entraîner une pression accrue sur les ressources du Burundi, un pays déjà confronté à des défis socio-économiques internes. Les autorités burundaises ont mis en place des structures d’accueil et de transit pour gérer cet afflux, mais la situation reste fragile. L’assistance humanitaire, bien que présente, pourrait être insuffisante face à l’ampleur de la crise. L’évolution de la situation en RDC pourrait aussi influencer l’intensité de l’afflux de réfugiés dans les mois à venir, rendant nécessaire un soutien international pour éviter une catastrophe humanitaire.
Face à cette situation de crise, des organisations humanitaires, telles que le HCR, appellent à un soutien accru de la communauté internationale. Des initiatives de solidarité sont mises en place pour répondre aux besoins essentiels des réfugiés, notamment en matière de logement, de soins médicaux et d’alimentation. Cependant, ces efforts risquent de se heurter à des obstacles logistiques et financiers. L’arrivée continue des réfugiés rappelle l’urgence d’une réponse coordonnée pour prévenir une dégradation de la situation et protéger les populations vulnérables.
Les témoignages des réfugiés témoignent de l’ampleur du traumatisme vécu. Beaucoup évoquent la peur et la souffrance d’avoir tout perdu dans les combats. “Nous avons tout quitté, nos maisons, nos terres. Nous avons marché pendant des jours pour trouver un peu de sécurité”, raconte une mère de famille arrivée avec ses enfants. Ces histoires illustrent les difficultés auxquelles sont confrontées les populations civiles prises au piège d’un conflit interminable.