Au Burundi, un haut fonctionnaire de l’État a décidé récemment de quitter son poste alors qu’il était en mission officielle en Belgique. La nouvelle a été rendue publique après que le ministre de l’Éducation a annoncé la nomination de son remplaçant via une lettre diffusée sur les réseaux sociaux. Cette affaire a suscité beaucoup de réactions chez les internautes burundais et montre un problème plus profond de départs parmi les responsables publics du pays.
Le départ du Directeur général de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et des métiers a surpris le ministère burundais de l’Éducation. Selon un de ses collègues, cela aurait été un plan soigneusement préparé et exécuté sans hésitation. Cependant, cette évasion n’est pas un cas unique. Selon un diplomate burundais, ces départs sont de plus en plus fréquents lors des missions officielles à l’étranger. Certains membres des délégations présidentielles auraient même profité des visites du président Évariste Ndayishimiye en Europe ou aux États-Unis pour s’éclipser discrètement.
Les départs de fonctionnaires burundais, comme celui de ce haut responsable de l’Éducation, se produisent dans un contexte de crise socio-politique. Ceux qui fuient parlent d’un régime qu’ils qualifient de “répressif” et souhaitent échapper à un gouvernement strict et autoritaire. En plus de cela, le Burundi traverse une crise économique grave, considérée comme la pire de son histoire. Beaucoup de citoyens cherchent à quitter le pays, souvent en demandant l’asile politique.
Ce phénomène de départs de hauts fonctionnaires burundais continue de croître, avec des conséquences graves. En plus de fragiliser les institutions, cette vague d’exil représente une fuite des talents qui affaiblit les compétences techniques et administratives du pays. De nombreux départs, y compris parmi les officiers militaires et les médecins en formation à l’étranger, mettent en péril la capacité du Burundi à faire face aux défis économiques et sociaux.
Ce ne sont pas seulement les hauts fonctionnaires qui quittent le pays. Beaucoup de jeunes Burundais, face à un manque de perspectives économiques et à une situation politique difficile, choisissent eux aussi de partir. Des centaines de médecins, de jeunes diplômés, et même des officiers en formation à l’étranger refusent de revenir au Burundi, montrant une perte de confiance de la jeunesse dans l’avenir du pays.
Face à cette vague de départs, les autorités burundaises essaient de montrer des signaux positifs pour inciter les cadres à rester. Il y a deux ans, le chef de l’État a décoré publiquement une femme promue au grade de major de police pour son retour après une formation aux États-Unis. Ce geste symbolique visait à encourager d’autres à revenir, mais il semble que cela ne soit pas suffisant pour arrêter ces départs en série.