Le directeur technique de l’Office pour le développement du café au Burundi (ODECA), Nestor Nizigiye, a souligné la nécessité de “retrouver la saveur de la vente”, sans se reposer uniquement sur la bourse internationale. Cette approche vise à revitaliser la filière café, en stimulant la production et en renforçant la consommation locale et intra-africaine, particulièrement en période de baisse significative de la production au Burundi.
Selon M. Nizigiye, la priorité est d’encourager la consommation interne et de sensibiliser les populations aux bienfaits du café. Lors du sommet du G25 sur le café qui s’est tenu récemment en Tanzanie, il a détaillé les stratégies pour revitaliser la production et améliorer la qualité du café au Burundi. La filière se trouve en difficulté, confrontée à une chute drastique des rendements, un problème que les autorités burundaises tentent de résoudre par des actions ciblées.
Le contexte actuel de la filière café au Burundi est marqué par une crise profonde. La production de café, autrefois pilier économique du pays, est en déclin. Nizigiye explique que le système actuel, où le producteur est souvent écarté des bénéfices réels de la vente, a contribué à cette situation. Les nombreux intermédiaires qui interviennent entre le producteur et le marché final nuisent à la rentabilité pour les producteurs locaux. De plus, la dépendance à la fluctuation des prix mondiaux sur la bourse internationale a rendu cette filière encore plus vulnérable.
Pour sortir de cette impasse, Nizigiye plaide pour une réforme de la chaîne de valeur, en réduisant le nombre d’intermédiaires. L’objectif est que le producteur puisse bénéficier directement de la plus grande part des revenus générés par la vente du café. Cela passe par une implication plus forte des producteurs dans le processus de certification, ce qui pourrait leur permettre de recevoir des bonus et d’améliorer la qualité de leur production.
La certification représente un enjeu majeur dans cette dynamique de redressement. Selon Nizigiye, si les producteurs sont formés et impliqués dans ce processus, ils pourront bénéficier directement des avantages qu’elle offre, tout en éliminant les pratiques d’intermédiation qui réduisent leurs profits. Cette démarche permettrait également de renforcer la qualité du café, un critère crucial pour pénétrer de nouveaux marchés et accroître la compétitivité de la production burundaise et plus largement africaine.
Enfin, la relance de la filière café en Afrique ne se limite pas au Burundi. En favorisant la consommation locale et intra-africaine, les pays producteurs espèrent stabiliser leurs marchés internes tout en diversifiant leurs débouchés. Le défi est de taille, mais avec un soutien accru aux producteurs, l’industrialisation de la filière et une meilleure gestion des ressources, l’Afrique pourrait retrouver sa place sur le marché mondial du café.