Le 2 mars 2025, deux chercheurs de l’Institut de recherche géologique et minière de Garoua, Frédéric Mounsi et Bienvenue Bello, ont été tués dans le village de Mbalda, situé dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Leur guide, Oumarou Kalabay, a également été assassiné lors de ce drame. En réponse, les autorités camerounaises ont interpellé 20 personnes suspectées d’avoir participé à ces meurtres. Les interrogatoires se poursuivent et les autorités locales ont autorisé l’exhumation des corps des victimes, prévue pour le 14 mars.
Frédéric Mounsi et Bienvenue Bello étaient venus à Mbalda pour des recherches liées à l’approvisionnement en eau potable des villages des monts Mandara. Leur mission avait pour but de résoudre des problèmes d’accès à l’eau dans cette région. Leurs décès ont été qualifiés de “tuerie barbare” par le ministère camerounais de la Recherche scientifique, qui a demandé que justice soit rendue. Les 20 suspects arrêtés font l’objet d’interrogatoires dans les locaux de la gendarmerie de Mokolo. Les familles des victimes espèrent qu’une procédure judiciaire exhaustive permettra de faire toute la lumière sur cette tragédie.

Cet assassinat a plongé la région dans une atmosphère de tension, avec des risques de représailles et de tensions communautaires. Les victimes étaient respectées dans leurs communautés d’origine : Bienvenue Bello était originaire du canton de Lara et Frédéric Mounsi de Lamé. Ces deux localités ont demandé une enquête indépendante et transparente, exigeant des réponses claires et des actions concrètes pour apaiser la colère et la douleur des familles. Les autorités locales, conscientes des risques de violence, appellent à la retenue et à éviter tout esprit de vengeance parmi les populations locales.
Les avocats des familles des victimes insistent sur l’importance d’une enquête transparente et indépendante. L’une des principales demandes des proches des défunts est de savoir ce qui s’est réellement passé à Mbalda. Ils espèrent que l’enquête pourra non seulement identifier les coupables mais aussi éviter toute forme de manipulation ou de partialité dans le traitement du dossier. Des appels à la justice, mais aussi à une indemnisation pour les familles, sont lancés par les élites locales, y compris les associations de développement des villages concernés.
L’exhumation des corps des trois victimes, autorisée par les autorités locales, est un acte important dans cette enquête. Cette opération, programmée pour le 14 mars, vise à fournir des éléments cruciaux pour l’autopsie. Les avocats attendent de cet acte une confirmation de la cause du décès et la délivrance de certificats médicaux, dans l’espoir d’obtenir des réponses précises. En parallèle, la famille et les proches espèrent pouvoir disposer des corps dans les meilleures conditions possibles pour leur inhumation, loin des précipitations qui ont marqué les premières étapes de l’affaire.
La région de l’Extrême-Nord, déjà confrontée à des défis sécuritaires et sociaux importants, doit maintenant faire face à l’après-crime. La crainte de tensions communautaires est élevée, et les autorités locales exhortent à la paix et à la cohésion sociale pour éviter l’escalade de la violence. Les responsables appellent à des mesures d’apaisement, tout en restant déterminés à mener à bien les enquêtes pour faire toute la lumière sur ce drame tragique.