Le gouvernement camerounais a annoncé, le 10 décembre 2024, la révocation de 450 fonctionnaires et agents de l’État dans le cadre d’une vaste opération de régularisation administrative. Cette décision fait suite à un décret signé par le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Joseph Le. Ces sanctions concernent 319 fonctionnaires et 131 agents sous le régime du Code du travail, portant à 4 027 le nombre total de radiations depuis le début de cette initiative. Le ministre a précisé que les personnes sanctionnées peuvent contester la décision en saisissant le Conseil supérieur de la Fonction publique.
Cette nouvelle série de révocations s’inscrit dans la phase contentieuse de l’opération de comptage physique des personnels de l’État (Coppe), visant à éliminer les irrégularités dans le fichier solde. Les agents concernés sont ceux dont les absences non justifiées, les démissions non signalées ou les décès non enregistrés n’ont pas été corrigés malgré les convocations. Cette initiative a pour objectif de purifier le fichier de la Fonction publique, de sorte à rétablir une gestion plus transparente des effectifs de l’État. En outre, le ministre a souligné que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des décrets en vigueur, notamment ceux datant de 1994 et 2000 concernant le statut des fonctionnaires.
L’opération Coppe a été lancée dans un contexte de rationalisation des ressources publiques. Depuis sa mise en œuvre, cette initiative vise à assainir le fichier des agents publics, souvent sujet à des dysfonctionnements. Le Cameroun fait face depuis plusieurs années à une gestion parfois opaque de ses effectifs publics, ce qui a conduit à des irrégularités dans le paiement des salaires et à la présence d’agents fictifs dans les registres. Cette réforme fait donc partie d’une série d’initiatives visant à renforcer la transparence et à améliorer la gestion des finances publiques.
L’opération de radiations devrait se poursuivre jusqu’en 2025, avec l’objectif de finaliser le processus de régularisation d’ici la fin de l’année. Le ministre a précisé que d’autres agents risquent également des sanctions à l’issue de cette phase, car un total de 8 766 agents publics sont actuellement sous enquête. Ces réformes ne se limitent pas à une simple mise à jour administrative, elles s’inscrivent dans une vision de modernisation de la Fonction publique, avec pour but de rendre l’administration plus agile et plus économe en ressources.
Malgré la mise en place de l’opération Coppe, le ministre a déploré la faible réaction des agents concernés. Seuls 601 d’entre eux ont répondu aux convocations du Conseil permanent de discipline, et encore moins se sont expliqués sur leur situation. Cette faiblesse de réactivité pourrait signifier que de nouvelles vagues de sanctions et de révocations auront lieu dans les prochains mois, ce qui pourrait provoquer des tensions au sein de la Fonction publique camerounaise.
Au-delà des sanctions administratives, l’opération Coppe a des implications profondes pour la gestion de la Fonction publique au Cameroun. Elle soulève des questions sur la capacité de l’administration à maintenir un fichier à jour et à garantir la transparence dans la gestion des ressources humaines. Les réformes actuelles devraient permettre de poser les bases d’une administration publique plus efficace et mieux structurée, bien que le chemin vers la régularisation complète semble encore semé d’embûches.