Maître Alice Nkom, une avocate très respectée et connue pour sa défense des droits humains au Cameroun, a été convoquée pour le 14 janvier 2025 par la gendarmerie à Yaoundé. Elle est accusée d’« atteinte à la sûreté de l’État » et de « financement du terrorisme » suite à une plainte de l’Observatoire du développement sociétal (ODS). Ces accusations concernent sa participation, il y a cinq ans, à un forum sur la paix organisé à Munich par une association de la diaspora camerounaise.
Lors de ce forum, d’autres personnalités, comme les avocats Maîtres Kah Walla et Emmanuel Simh, étaient aussi présentes. Ces derniers ont écrit une lettre au tribunal militaire de Yaoundé pour exprimer leur soutien à Alice Nkom et critiquer les accusations portées contre elle. Ils demandent à être également convoqués, affirmant que les accusations sont « infondées et injustifiées ».
Cette convocation intervient dans un contexte politique déjà très tendu au Cameroun. En effet, l’élection présidentielle prévue pour octobre 2025 ajoute de la pression sur un climat déjà marqué par des accusations d’intimidation envers les opposants et les activistes. Beaucoup soupçonnent le gouvernement d’utiliser des accusations telles que celles portées par l’ODS comme un moyen de faire taire les voix critiques.
Les conséquences de cette affaire pourraient être importantes. Si les accusations sont maintenues, cela pourrait nuire encore plus à la liberté d’expression et à la société civile dans le pays. Des organisations internationales se préparent à soutenir Alice Nkom et surveillent de près le déroulement de cette affaire pour dénoncer d’éventuels abus.
Pour Kah Walla, cette situation montre clairement une tentative de réduire au silence les opposants. « Il semble que le gouvernement veut intimider très tôt, à l’approche des élections, » a-t-elle déclaré. Selon elle, ces actions visent non seulement à effrayer les militants, mais aussi à faire comprendre que toute opposition au pouvoir en place sera sanctionnée.
L’affaire d’Alice Nkom est devenue un symbole des tensions croissantes entre le pouvoir et la société civile au Cameroun. Cette affaire pourrait avoir un impact important sur la liberté d’expression et les droits humains dans le pays, attirant l’attention bien au-delà des frontières nationales.