Le Port autonome de Douala (PAD) a officialisé, le 30 mai 2025, la création d’une nouvelle zone logistique de 25 hectares destinée au stockage des conteneurs vides. Ce projet, d’un coût estimé à 50,4 milliards de francs CFA (environ 87 millions USD), sera implanté sur la darse à bois du port de Douala-Bonaberi. Il s’inscrit dans la stratégie de modernisation des infrastructures portuaires du Cameroun.
Cette initiative découle d’un accord signé entre le PAD et sa filiale Douala Port Container Solution, spécialisée dans la gestion des marchandises et la maintenance des conteneurs. L’objectif affiché est clair : désengorger les installations existantes, fluidifier la circulation des marchandises et renforcer la capacité de traitement du port. À terme, la nouvelle zone permettra d’optimiser la gestion des flux logistiques, en particulier des conteneurs vides, qui encombrent régulièrement les espaces de stockage.
Le port de Douala-Bonaberi, principale porte d’entrée maritime du Cameroun, est engagé depuis plusieurs années dans un vaste programme de rénovation et d’expansion. Cette politique vise à tripler les capacités de stockage de la plateforme d’ici 2050. Actuellement, les installations du PAD couvrent près de 80 hectares. Le projet de la darse à bois s’ajoute à d’autres investissements récents, comme la construction d’un nouveau terminal vraquier sur la rive droite du Wouri ou d’un nouveau siège social à Yaoundé.
Au-delà des objectifs logistiques, le projet devrait avoir un impact direct sur l’économie locale. Selon les estimations du PAD, la nouvelle zone logistique générera environ 200 emplois directs et 1 000 emplois indirects. En phase d’exploitation, les revenus attendus s’élèvent à près de 220 milliards FCFA. Cette dynamique renforce le positionnement du port comme moteur de croissance pour la région littorale et au-delà.
Dans un contexte régional marqué par une forte concurrence entre les plateformes portuaires du golfe de Guinée, le Cameroun mise sur l’amélioration continue de ses infrastructures pour rester compétitif. La congestion chronique, la lenteur des opérations de manutention et l’inefficacité logistique ont longtemps freiné le développement du port de Douala. Cette nouvelle zone logistique pourrait ainsi contribuer à repositionner l’installation comme un hub de transit incontournable pour le Tchad, la RCA et le nord du Congo.
Le projet annoncé illustre la volonté du gouvernement camerounais et des autorités portuaires de doter le pays d’infrastructures modernes, capables de soutenir la croissance du commerce régional. Si la concrétisation du projet reste conditionnée à une bonne exécution technique et financière, son lancement marque une étape importante dans l’ambition du Cameroun de devenir une plateforme logistique majeure en Afrique centrale.