Les enseignants du Cameroun se lancent dans une grève de quatre jours, du 22 au 25 avril, sous le slogan de l’« école morte ». Ce mouvement, qui affecte à la fois les établissements publics et privés à travers tout le pays, a été initié par plus d’une dizaine de syndicats regroupés au sein du Collectif des organisations des enseignants du Cameroun (Corec). Ce dernier exige des réformes substantielles du système éducatif camerounais, mettant en lumière les dysfonctionnements persistants du secteur.
Les syndicats d’enseignants du Cameroun ont formulé six revendications principales. Parmi celles-ci, la convocation d’un forum national de l’éducation pour repenser en profondeur le système scolaire du pays. Un autre point essentiel porte sur la revalorisation du statut spécial des enseignants, afin de leur permettre de se consacrer pleinement à leur métier sans autres contraintes professionnelles. En outre, les enseignants réclament la mise en place d’une convention collective spécifiquement dédiée aux enseignants du secteur privé, un domaine où les conditions de travail sont souvent perçues comme moins avantageuses.
Cette grève s’inscrit dans un climat tendu, où les syndicats ont fait part de leurs mécontentements à plusieurs reprises. Le préavis de grève avait été déposé fin mars pour l’ensemble des établissements scolaires, tant publics que privés. Bien que des discussions aient été entamées avec le gouvernement, notamment avec plusieurs ministères, celles-ci n’ont pas permis de satisfaire les demandes des enseignants. La rencontre du 17 avril au ministère de la Fonction publique, bien que visant à réviser les statuts des enseignants, n’a pas apporté de solutions concrètes aux attentes des syndicats.
Cette grève, qui intervient à un moment où les examens blancs sont annoncés, met en lumière les profondes fractures dans le secteur éducatif camerounais. Les enseignants exigent un “geste fort” du gouvernement, ce qui suggère que le dialogue pourrait s’intensifier si des concessions significatives sont faites. Toutefois, le gouvernement sera-t-il prêt à répondre aux demandes du Corec ou les discussions risquent-elles de s’enliser dans des solutions temporaires ?
Le mouvement de grève bénéficie d’un large soutien de la part des syndicats d’enseignants, mais aussi d’autres acteurs de la société civile qui dénoncent depuis longtemps la mauvaise gestion du système éducatif. Les enseignants espèrent que cette grève permettra de faire bouger les lignes et de replacer l’éducation au centre des priorités nationales. Cependant, la question reste de savoir si ces revendications seront entendues par un gouvernement déjà sous pression sur d’autres fronts politiques et économiques.