La communauté Bamendjou dans la région de l’Ouest est en fête. Elle célèbre en ce début d’année, le long règne de son roi Fo’o Sokoudjou Jean-Philippe Rameau, depuis 70 ans au trône. Une célébration qui va connaitre ce week-end de nombreuses articulations dont un colloque international sur le rôle des chefferies traditionnelles sans la préservation de la paix en Afrique.
Une vie de monarque débutée à la prime adolescence. Ainsi peut-on résumer la vie passionnante de Fo’o Sokoudjou, Jean-Philippe Rameau, roi des Bamendjou. Le jeune roi accède au trône en 1953 et n’est alors âgé que de 13 ans. Commence pour lui un long règne qui, 70 ans plus tard en fait aujourd’hui le doyen des chefs traditionnels au Cameroun.
Un chef redouté est respecté autant que craint et controversé. Dans les années post indépendances, il était déjà réputé chef nationaliste, proche des combattants de l’UPC. La légende rapporte que pour avoir refusé de faire de sa chefferie en passion et un relais de l’administration camerounaise de l’époque, celle-ci fut tout simplement brûler. Il l’a depuis totalement reconstruite.
Avec le pouvoir de Yaoundé, les rapports sont globalement cordiaux, parcourus cependant de quelques moments de crispation, comme lorsque le roi s’est autorisé de critiquer il y a quelques années la longévité au pouvoir du président Paul Biya ou, lorsqu’il lui arrive de défier sur son territoire les autorités administratives pour imposer à la place l’autorité traditionnelle qu’il incarne.
À plus de 80 ans aujourd’hui, il est toujours autant consulté pour ses opinions et son expérience. Et il semble bien parti pour établir un sacré record en termes de longévité.
rfi