Des acteurs de la filière du bois au Cameroun sont en colère contre la nouvelle hausse des taxes à l’exportation. L’organisation patronale Groupement de la filière bois du Cameroun – qui revendique 75 % du volume d’affaires dans le secteur – est « en grève » depuis lundi 2 janvier. Ses membres ont décidé de suspendre toute déclaration en douane pour dénoncer une pression fiscale trop forte sur les acteurs qui jouent le jeu et paient leurs taxes.
Alors que le Cameroun était déjà le pays avec les taxes les plus élevées de la sous-région dans la filière, la loi de finances 2023 votée début décembre a encore augmenté les taxes forestières et les droits de sortie du bois du territoire camerounais. Pour l’organisation patronale Groupement de la filière bois du Cameroun (GFBC), la situation n’est pas tenable et la hausse censée générer de nouvelles rentrées d’argent pour l’État va menacer la survie des entreprises.
Transformer plus de bois au Cameroun
C’est sur l’exportation des grumes que l’imposition est la plus élevée, c’est-à-dire, le bois encore à l’état de tronc avec son écorce. Pour créer de la valeur ajoutée localement et des emplois, il faudrait pouvoir transformer plus de bois au Cameroun. Mais des connaisseurs de la filière soulignent que les moyens de production et les soutiens au secteur sont insuffisants.
Le secteur informel pourrait en profiter
Pour Alain Karsenty, économiste au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et spécialiste des politiques publiques en matière de forêts, le risque d’une pression fiscale trop forte, c’est de voir des entreprises du secteur formel fermer et une partie de l’activité de la coupe et de vente du bois rejoindre l’opacité du secteur informel. Avec cela, elle échapperait au contrôle des bonnes pratiques et à la fiscalité.
rfi