Face à une crise alimentaire de plus en plus grave au Soudan, le Programme alimentaire mondial (PAM) a mis en place des solutions logistiques innovantes pour acheminer l’aide alimentaire. En 2024, plus de 100 000 tonnes de vivres ont été envoyées par le port de Douala au Cameroun, dont 70 000 tonnes spécifiquement destinées à soulager la souffrance des populations soudanaises et des réfugiés dans le Tchad voisin.
Afin de pallier les difficultés logistiques posées par la situation en Afrique de l’Est, le PAM a renforcé son corridor d’acheminement via Douala, un port clé de la région. Ce port permet d’acheminer rapidement des céréales, des légumineuses, des huiles végétales et des super-céréales pour lutter contre la malnutrition infantile. Grâce à cet itinéraire, l’ONU parvient à transporter des quantités plus importantes et dans des délais réduits, essentiel pour répondre à la demande croissante en aide alimentaire.
La crise alimentaire au Soudan s’inscrit dans un contexte régional tendu, marqué par des conflits armés et des déplacements massifs de populations. Les routes d’approvisionnement étant souvent impraticables en raison des conditions de sécurité et des intempéries, le recours à des voies de transport alternatives, comme le rail camerounais, a été une solution stratégique pour le PAM. Ces ajustements logistiques sont essentiels pour assurer une distribution efficace de l’aide, notamment dans des zones difficiles d’accès comme l’est du Tchad.
Le PAM a également développé l’utilisation du rail pour acheminer l’aide, une méthode qui présente de nombreux avantages. Non seulement cette solution permet de réduire l’empreinte carbone du transport, mais elle garantit également une livraison plus rapide des vivres. Ces améliorations logistiques ont permis de réduire les coûts opérationnels et d’accélérer l’acheminement vers des zones de plus en plus difficiles d’accès.
Cependant, le déploiement de l’aide n’est pas exempt de défis. Le directeur du PAM au Cameroun, Gianluca Ferrera, souligne que de nombreuses crises régionales, comme celles du Cameroun, de la Centrafrique ou du nord du Nigeria, ne reçoivent pas l’attention qu’elles méritent. Dans un contexte mondial de « multicrises », ces situations de souffrance restent parfois en marge de l’agenda international, rendant l’acheminement de l’aide encore plus complexe.
Les problèmes de sécurité sur certaines routes et la praticabilité des infrastructures, particulièrement en période de pluie, compliquent l’acheminement de l’aide alimentaire. Le PAM doit donc faire face à une série de défis logistiques pour garantir une assistance à ceux qui en ont le plus besoin, en particulier dans des régions reculées ou en proie à des conflits armés. Malgré ces obstacles, l’organisation continue d’adapter ses stratégies pour atteindre les populations les plus vulnérables.