Le SDF (Social democratic front), le parti de Ni John Fru Ndi, leader historique de l’opposition et naguère opposant numéro un à Paul Biya, se déchire. Plusieurs de ses cadres, dont le député Jean-Michel Nintcheu, ont été exclus de ses rangs le 25 février. À l’origine de ce conflit interne : une avalanche de critiques à l’encontre de son président Ni John Fru Ndi sur la tenue des comptes du parti et autres dérives totalitaires décriées par les contestataires.
La réponse de Ni John Fru Ndi à la fronde qui secoue son parti était attendue. Elle est tombée samedi 25 février. Et, tel un couperet, il a tranché net : tous dehors. Tous, à savoir le groupe des 27 cadres qui contestent depuis quelques mois l’autorité de ce leader historique de l’opposition, principal adversaire du président Paul Biya pendant plus de deux décennies. Ce groupe de 27 est complété par sept autres militants.
La liste des 34 bannis compte ainsi quelques-unes des principales figures du SDF et de l’opposition camerounaise, à l’instar du très influent député Jean-Michel Nintcheu, désormais ancien président régional du SDF pour le littoral, et de nombreux autres anciens maires, députés et sénateurs confondus.
Ni John Fru Ndi reproche à ses anciens camarades des accusations de plus en plus bruyantes sur la gestion du SDF, assorties d’une plainte au tribunal. Des accusations et critiques qui portent autant sur la gestion du parti, avec de lourds soupçons de malversations et de détournements, que sur la ligne politique, jugée par les désormais exclus comme trop proche du pouvoir.
Dans l’ombre se joue aussi la succession de Ni John Fru Ndi à la tête du SDF. Avec ce ménage dans ses rangs, pour nombre d’observateurs, le chef du parti a déjà choisi son camp. Notamment celui de Joshua Osih, son très dévoué vice-président, au détriment de l’autre forte tête, Jean-Michel Nintcheu, considéré lui comme « incontrôlable ».